Après avoir accueilli la ministre de l'Outremer à la Commission consultative du travail (CCT) de Mayotte le 5 décembre à la préfecture, Soulaïmana Noussoura, président de l'Union départementale de Mayotte de la CFE-CGC a pris l'avion pour un séjour marathon à Paris du 7 au 9 décembre. Il a d'abord rencontré Bernard Van Craeynest, le président national de son syndicat, qui devrait se rendre à Mayotte pour le Congrès de renouvellement des dirigeants de l'UD de Mayotte du 9 au 11 mai. Il lui a notamment demandé que l'EAF de Mayotte devienne une Caf qui, comme le Pôle Emploi, "ne doit plus dépendre de la Réunion". Il est également urgent pour le leader syndical que la CSSM devienne une Caisse générale de sécurité sociale. Selon M. Noussoura, le principe du chèque-déjeuner est désormais acquis à la Commission consultative du travail mais le gouvernement doit prendre un arrêté d'extension. De même pour la création d'une Aract (Agence régionale d'amélioration des conditions de travail) dont une mission de faisabilité doit être diligentée. "L'évolution économique doit s'asseoir sur ces outils d'appui social", a-t-il souligné.

Le 8 décembre, M. Noussoura a été reçu par le DGS de la Direction du 1% logement, qui lui a donné son accord de principe pour appliquer ce dispositif à Mayotte et a évoqué un rapprochement avec ses homologues des Dom pour mettre en place un pôle Outremer. Ce dispositif créé en 1953 pour les entreprises de plus de 20 salariés permet de contribuer au financement des logements et est déjà en vigueur aux Antilles et à la Réunion. "Ce sera une grande bouffée d'oxygène pour le logement qui va ramener des millions, bien plus que ce qu'on va devoir donner", affirme le syndicaliste. Il a demandé à ce que ce dossier soit inscrit à l'ordre du jour de la CCT. Il s'est également rendu au ministère de la Santé pour que soit créé un pôle Réunion-Mayotte de la Caisse générale des œuvres sociales pour que les salariés du CHM qui sont en arrêt maladie de plus de 3 mois ne soient pas amputés de leur salaire, ou alors que Mayotte soit rattachée directement au dispositif national.

Pour terminer, il s'est rendu au ministère du Travail puis à celui de l'Outremer où il a demandé que les accords du 8 avril sur l'intégration des agents mahorais dans la fonction publique de droit commun soient clarifiés au cours d'une prochaine réunion parisienne pour accélérer le processus. "Avec Vincent Bouvier nommé directeur général de l'Outremer, Denis Robin directeur de cabinet de la ministre et Christophe Du Payrat conseiller technique, nous avons des personnalités au ministère qui connaissent bien Mayotte", a-t-il agréablement remarqué. "J'ai le sentiment d'avoir fait un voyage utile pour que le gouvernement se saisisse de ces dossiers. A Paris, tout le monde est éveillé sur Mayotte, nous sommes écoutés mais maintenant, il faut que nous nous fassions entendre". Une AG extraordinaire du syndicat se tient aujourd'hui au Smiam à 14h.