{xtypo_dropcap}"U{/xtypo_dropcap}ne étape très importante de mon déplacement." C'est ainsi que la ministre de l'Outremer a qualifié l'inauguration de la station d'épuration du Baobab, vendredi après-midi en présence du président du conseil général, du président du Sieam, du maire de Mamoudzou et des parlementaires. Financée à 60% par l'Etat, cette station, qui a couté un peu plus de 10 M€, permet d'augmenter la capacité de 10.000 à 40.000 habitants, avec une possibilité d'extension jusqu'à 60.000 habitants.
Dans son discours d'introduction, Maoulida Soula a vivement remercié l'effort de l'Etat. Il a rappelé que, suite aux premières Assises de l'assainissement qui se sont tenues les 10 et 11 juin et ont rassemblé plus de 150 personnes dans les différents ateliers, des pistes de réflexion ont été transmises à la ministre de l'Outremer, pistes qui aboutiront à l'élaboration d'un schéma directeur de l'assainissement de Mayotte, pour lequel la contribution de l'Etat doit s'élever à 73% des activités du Sieam.
Suivant le président du Sieam, le maire de Mamoudzou a estimé que cette station "est au cœur d’importantes questions de société, mais aussi de l’organisation administrative de nos territoires. Il s’agit avant tout de répondre à une exigence de respect, de santé publique, de protection de l’environnement, de la qualité de l’eau et du développement durable". Abdourahamane Soilihi a souhaité "que de tels équipements puissent se construire et fonctionner sur d’autres zones de Mayotte avec l’attribution des moyens adéquats aux partenaires et au Syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement, qui ne ménage pas ses efforts pour le bien-être de nos administrés."
18 macro-stations à réaliser sur le territoire à l'horizon 2030
Des administrés qui ne sont pour l'instant que 3.000 à être reliés au réseau d'évacuation des eaux usées sur 180.000, a rappelé Mme Penchard dans son discours. La ministre a estimé que "la politique d'assainissement se situe aujourd'hui à un moment charnière". Toutefois, "cette inauguration ne doit pas occulter qu'un travail considérable reste à faire d'ici à 2030 dans ce seul domaine de l'assainissement". Le schéma directeur prévoit en effet 18 macro-stations à réaliser sur le territoire à l'horizon 2030. Il privilégie l'assainissement collectif à l'échelle communale et intercommunale. Il autorise aussi, à court terme, le recours ponctuel à des mini-stations ou à des stations mobiles.
"Je peux déjà vous confirmer que l'Etat prendra toute sa part dans le plan de financement de ces opérations, notamment en mettant gratuitement à disposition le foncier dont il dispose", a rassuré la ministre, qui a donné la feuille de route pour les prochaines années : la réalisation de la station de Dembéni qui devrait passer à la phase opérationnelle début 2011, pour un bouclage du chantier courant 2013. Ensuite, la station provisoire de Tsoundzou, dont la concrétisation dès 2010 sera assurée avec l'appui du Fonds intercommunal de péréquation. Enfin, les stations d'épuration du centre et de Petite Terre, pour lesquelles les problèmes fonciers sont en passe d'être réglés.
Sur le sujet sensible du raccordement des particuliers au réseau d'évacuation des eaux usées, qui "est très élevé, parfois supérieur à 2.000 euros par usager, soit des montants bien supérieurs aux capacités contributives moyennes à Mayotte", a reconnu Mme Penchard, la ministre a annoncé que "sur le Contrat de projet, une enveloppe d'au moins 10 millions d'euros sera destinée au financement du raccordement des particuliers." Cette dernière déclaration a recueilli les applaudissements de la foule.
Hélène Ferkatadji
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