Décrocher un emploi apparaît parfois comme la quête du Saint-Graal à Mayotte. Même pour des personnes diplômées, la recherche est compliquée, alors pour les jeunes qui ont quitté l’école très tôt ou qui sont depuis longtemps à la recherche d’un job, cela peut leur paraître comme une tâche impossible. Pour leur remettre le pied à l’étrier, la commune de Sada à travers son service de la politique de la ville a mis en place avec l’aide du conseil général, de la préfecture de Mayotte, de l’association Tama et d’entreprises un chantier école au carrefour du lycée de Sada sur la RN 2.

Une quinzaine de jeunes âgés de 16 à 25 ans ont aménagé un abribus, un banc et un mini-parc. Ils ont planté des arbres, tondu et arrangé ce lieu fréquenté par les lycéens, puis fabriqué un abribus si pratique en ces temps de grosses pluies. “L’objectif était de leur faire apprendre un métier, mais surtout de les accompagner dans leur recherche d’emploi. On a conçu ce chantier comme un tremplin qui leur permet de rebondir”, explique Roukia Attibou, chargée de la politique de la ville à la mairie de Sada. D’ailleurs, deux d’entre eux ne sont pas allés au bout du chantier puisqu’ils ont décroché un contrat de travail en mois de trois mois. Un autre stagiaire a intégré le GSMA et deux ont abandonné avant de reprendre par la suite.

Réception du chantier ce matin à 9h

“Ils ont été très motivés et disponibles. Le projet leur a bien plu et ils ont accroché”, indique Roukia Attibou. Le chantier qui a débuté au mois de mai s’est terminé en fin d’année 2008 et sera réceptionné aujourd’hui vendredi à 9h en présence du maire Hamada Binali, de représentants du CG, de la politique de la ville (Préfecture et CG), de l’association Tama, de la Mission locale et d’associations des deux villages. L’initiative du projet revient à deux associations : l’Adur (Association des usagers de la route) et l'Association de Mangajou d'action socio-éducative (Amase). Elle consistait à sécuriser et embellir ce lieu fréquenté par de nombreux lycéens auto-stoppeurs. La politique de la ville l’a repris à son compte, en grande partie en raison de son coût, soit au total 70.000 €, sans la rémunération des 15 stagiaires, dont 4 jeunes filles.

Devant le succès de l’opération, la chargée de la politique de la ville aimerait bien que ce genre d’opération se renouvelle. “Cela dépendra des orientations politiques données par les élus et le financement qui sera obtenu”, affirme-t-elle. Quant aux jeunes stagiaires, désormais ils estiment avoir gagné plus de confiance en eux pour s’engager dans des formations ou décrocher un boulot.

Faïd Souhaïli