{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} Tsingoni, le handball est roi. Tous les villageois ont eu à toucher un jour où l’autre un ballon de handball, si bien que c’est tout le village qui soutient l’Association sportive et culturelle de Tsingoni. Et comme la passion est à son comble, le public est connaisseur et exigeant. Si les seniors féminines n’ont pu remporter de titre pour la seconde année consécutive, les seniors masculins ravissent les supporters du club.
Champion sans discontinuer depuis la saison 2006/2007, l’ASCT a réalisé une première cette année : aligner 100% de victoires en championnat. Cette performance s’est basée surtout sur une défense sans merci et une préparation physique complète. “Les résultats ne sont pas arrivés par hasard. Il y a eu un gros travail défensif qui a payé. J’ai dit à mes joueurs que le championnat se gagnerait là et la preuve en est que nous avons la meilleure défense du championnat. C’est une des plus belles saisons que j’ai faite en 19 saisons en tant qu’entraîneur”, savoure Vincent Deprez, arrivé du Nord Pas de Calais en début de saison.
Celui-ci s’est appuyé sur un groupe qui, malgré le départ de Zarouki Ali Minhadji à la Cressonnière de Saint-André (Réunion), est de qualité. “Les postes clés sont tenus, voire doublés, le groupe a su se montrer solidaire lors de rencontres difficiles à Tsimkoura et Kani-Kéli et se reprendre avec la manière après chaque période creuse”, explique Mohamadi Anli dit Gaucher, cadre technique à l’ASCT. Ainsi, les Tsingoniens, attendus chaque semaine par des adversaires jouant contre eux le match de l’année, n’ont pas eu le loisir de se relâcher.
“On ne sous-estime jamais l’adversaire et on fait la différence au cours de la seconde période. Au match aller contre Tchanga, nous nous étions imposés de peu. Là, on les a laminés (38-29), ce qui signifie que l’équipe la mieux préparée s’est imposée”, insiste Gaucher. Après ce titre de champion, les hommes de Vincent Deprez ne sont pas pour autant au repos.
Une finale de N3 et la coupe à accrocher au palmarès
“Deux objectifs ont déjà été atteints: le championnat et l’invincibilité. Nous visons également la coupe et la finale du championnat de National 3 qui se déroulera du 15 au 24 juin à Rueil-Malmaison”, indique le coach des Rouges. Dans les jours à venir, des entraînements au gymnase de Kavani seront programmés pour s’habituer à jouer en salle avant le départ pour l’Hexagone. Mais avec les examens qui se profilent, 3 titulaires ne pourront faire le déplacement, au grand regret de l’encadrement technique. “On fera du mieux que l’on pourra”, soupire Gaucher. Côté supporter aussi on s’organise pour que le club soit dans de meilleures dispositions. Cette année, l’ASCT a décidé de faire payer toutes les rencontres de l’équipe fanion masculine.
“Cela nous permet de rassembler les cotisations des adhérents, ce qui était très difficile auparavant. On sait que Tsingoni est beaucoup suivi et n’importe qui peut prendre son adhésion pour pouvoir regarder les matches de l’ASCT. Cela nous permet de rassembler des fonds pour payer les arbitres, mais aussi le matériel, les équipements et le transport des équipes et des supporters. Pour le match de Tchanga, nous avons offert le déplacement et l’entrée à M’tsangamouji à nos membres d’honneur (personnalités et partenaires). C’était une façon de les remercier pour tout le soutien apporté au club”, souligne Gaucher.
L’ASCT n’oublie pas le volet formation puisque certains joueurs ont suivi des formations en arbitrage et de cadre technique. Avec 3 brevets d’état, l’ASCT initie en interne ses membres pour disposer de cadres compétents et ainsi permettre à la spirale du succès de ne jamais s’arrêter en formant de bons éléments. Cela fait plus de 20 ans que Tsingoni s’autoproclame capitale du handball de Mayotte et compte bien démontrer à ses adversaires que ce qui se fait de mieux en handball se trouve chez eux.
Faïd Souhaïli
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