15/01/2010 – Politique : Parlement européen

 

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ela fait plus de 6 mois qu’Élie Hoarau a accédé à la fonction de député européen. L’élu de l’Alliance des Outremers avait promis d’engager un assistant-parlementaire mahorais pour l’épauler dans son travail à Bruxelles et Strasbourg. Il a fallu que le Réunionnais vienne lui-même auditionner les candidats à Mayotte pour qu’un choix soit arrêté.

Dans un premier temps, la commission chargée de faire des propositions de la Fédération des partis progressistes de Mayotte (composée de Saïd Ahamadi Raos président du PSM, Bacar Ali Boto président de l’Alliance, Ibrahim Bacar président du MPM et Assani Alidina président du PCRM) avait établi son choix sur Kira Bacar Adacolo. Mais certains postulants et membres du jury eux-mêmes ont contesté ce choix.

Mais le 31 décembre, lors de ses vœux, Elie Hoarau a confirmé que le jeune trentenaire allait le suivre au Parlement européen. “C’est une initiative extraordinaire qui émane de la Fédération des partis progressistes de Mayotte. Ils ont établi une convention pour qu’il y ait un Mahorais au sein du Parlement européen. Ce flair démontre qu’il y a des dirigeants à Mayotte, notamment Assani Alidina et Saïd Ahamadi “Raos” qui n’ont pas que des ambitions personnelles, mais aussi des ambitions pour le pays”, affirme Kira Bacar Adacolo.

 

“Les élus mahorais ne prennent pas suffisamment la peine d’expliquer les choses”

 

Sa mission principale sera de faire en sorte que Mayotte intègre les régions ultrapériphériques européennes (Rup) le plus rapidement possible. Pour cela, il espère qu’une collaboration efficace s’effectuera entre le conseil général, ordonnateur des fonds européens à Mayotte et Élie Hoarau.

“Toutes les autorités et services publics ou privés doivent faire remonter leurs projets au député pour qu’ils trouvent un écho au sein des instances décisionnelles de l’Union européenne. Les collectivités, les entreprises privées, les syndicats professionnels doivent concocter des projets bien ficelés et règlementairement éligibles aux financements européens. Ils doivent s’inscrire dans une démarche d’anticipation, car en 2014 les projets doivent être prêts. Il faut donc se mettre au travail, car le temps presse”, explique l’assistant-parlementaire.

Ainsi, il organisera à Mayotte un séminaire au mois de mai sur l’évolution des Rup et un autre en octobre sur les énergies renouvelables et les Padd, principalement à destination des élus. “Le but est de leur faire connaître les différents dispositifs européens auxquels les collectivités mahoraises peuvent prétendre, mais aussi de leur expliquer le fonctionnement de l’UE. L’un des problèmes des élus mahorais, c’est qu’ils ne prennent pas suffisamment la peine d’expliquer les choses. Ils n’anticipent pas assez, comme pour la hausse du tarif de la barge. À la SNCF ou à la RATP, tous les ans les tarifs sont révisés. Ici il a fallu attendre plusieurs années avant que cela ne soit envisagé.”

Kira Bacar Adacolo s’est envolé dimanche pour la Belgique et devrait prendre ses fonctions très prochainement.

 

Faïd Souhaïli


Ces aides tant désirées

Pendant longtemps, la départementalisation avait été annoncée comme synonyme d’un afflux de sommes importantes pour notre île. Aujourd’hui, ce sont plutôt les fonds européens qui font envie. Mayotte est éligible en tant que PTOM (Pays et territoires d’Outremer) au Fonds européen de développement (FED) depuis 1977.

Le 10e FED (2008-2013) prévoit 22,9 millions d’euros pour le transport et le tourisme. Mais en passant au statut de Rup en 2014 (si tout va bien), ce sont les fonds structurels qui seront accessibles. Et là les montants sont potentiellement supérieurs (jusqu’à 10 fois plus que ce que reçoit Mayotte aujourd’hui). Ainsi, la Réunion est éligible pour le Feder, le FSE ou le Feader. Ils ont permis de réaliser des travaux d'aménagement importants et de construire des infrastructures indispensables, comme récemment la Route des Tamarins ou encore le tram-train. “Nous allons préparer les élus à connaître le fonctionnement des financements européens afin de les optimiser dans le domaine des projets d’infrastructures et de développement économique”, espère Kira Bacar Adacolo.

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