La fédération des partis progressistes de Mayotte a organisé hier une conférence de presse hier après-midi pour établir le bilan de sa sortie à la Réunion, se prononcer sur les Etats Généraux de l'Outremer et donner son avis sur le comité de suivi de la départementalisation. Pour le séminaire de l'Etang-Salé, Ibrahim Bacar, président de la nouvelle fédération a estimé que le voyage a été profitable. "Nous sommes revenus avec des propositions réelles et plus armés pour affronter le défi de l'égalité sociale et du développement de Mayotte." L'objectif de cette sortie était de comprendre le fonctionnement d'un département et d'une région, en vue des prochaines élections de l'assemblée unique prévues en 2011. En ce qui concerne les Etats Généraux, Bacar Ali Boto s'est montré satisfait d'avoir finalement pu être inclus dans les ateliers par le préfet. "Au début, nous n'y étions pas invités et nous avons écrit au préfet pour lui dire qu'ayant contribué fortement au résultat de la consultation du 29 mars, nous voulions participer puisque cela est ouvert à tous les Mahorais. On le remercie de nous avoir inclus à tous les ateliers."
Le président de l'Alliance considère que ces Etats-Généraux sont une formidable école de la démocratie où les Mahorais peuvent s'exprimer. "Au départ, cela a été organisé pour les DOM, Mayotte n'était pas incluse. Après la consultation, le Gouvernement nous a intégrés et je considère que c'est une preuve qu'il veut faire avancer les choses. Le débat est ouvert et je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que tout est joué d'avance. Au contraire, s'ils ont été organisés, c'était pour calmer les choses suite aux grèves de Guadeloupe et Martinique, cela veut dire que rien est fait encore" soutient Bacar Ali Boto. En revanche, l'opinion de la fédération sur le Comité de suivi de la départementalisation est beaucoup plus critique. Saïd Ahamadi "Raos", porte-parole des partis progressistes, a affirmé que celui-ci s'était constitué sans aucune base légale et qu'il excluait les partis progressistes. "Pendant la campagne pour le changement de statut, le Modem FA et le Néma se sont mis en retrait ou ont fait cavalier seul. Comment se fait-il qu'aujourd'hui, ils fassent parti d'un comité de suivi de la départementalisation ? Le président Douchina en faisant cela a brisé le serment fait lors des meetings pour le oui et qui consistait à dire que les partis politiques devaient mettre de côté leurs divergences, quand il s'agit de l'intérêt supérieur de Mayotte et des Mahorais."
Il donne pour preuve le silence du président du CG à l'issue de la rencontre ministérielle à Paris avec Michèle Alliot-Marie et Yves Jégo. Les avis divergents venus des différentes personnalités ayant effectué le déplacement le laisse dubitatif quant à l'objet de cette mission. "Que s'est-il passé à Paris ? Douchina est silencieux, en plus, il a fait un détour par Madagascar avant de revenir, le Néma s'est engouffré dans la brèche pour dire qu'on leur a tapé sur les doigts. C'est un fiasco, faisant passer les Mahorais pour des gens sous tutelle, sans projet, ce qui a irrité la ministre de l'Outremer. Elle a renvoyé les élus à leurs copies. Y-a-t-il un pilote dans l'avion de la départementalisation ? Nous travaillons pour être opérationnel pour 2011 pendant que les autres s'amusent" conclut Raos.
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