14/04/2010 : Musique

0
Annonce vue 429 fois

 

 

 

{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}n 2008, alors que la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de Musique recensait à Mayotte à peine une quarantaine de sociétaires, aujourd'hui ils sont plus de 70. Quant aux diffuseurs, ils sont une centaine à avoir signé des contrats, leur imposant de payer une redevance à la Sacem qui servira à payer les droits des sociétaires.

Pour l'heure, seule la région de Mamoudzou a été entièrement recensée par les représentants de la Sacem. Lors de leur passage en janvier dernier, ils ont sillonné le sud de l'île et la semaine dernière ils se sont rendus dans le nord. Dans les mois à venir, l'ensemble des établissements diffuseurs de l'île (magasins, bars, restaurants…) auront l'obligation de payer des droits à la Sacem.

Mais outre ce travail de recensement, la délégation de la Sacem était venue accompagnée de trois partenaires : Jean-Max Figuin du label Akord, producteur-diffuseur, Jean-Pierre Laselve, ethnomusicologue et Virginie Clichet, directrice de Master CD Lab, société de pressage de disques.

"Nous avons pris l'engagement de venir avec des partenaires afin de faire profiter les Mahorais des actions que nous mettons en place pour les sociétaires réunionnais. A titre d'exemple, lors de notre prochaine permanence, nous viendrons avec un coach musical et Serge Trouillet, organisateur du prix Musique océan Indien", explique Michel Mey, délégué régional.

 

Vers une suppression de la taxe à l'importation sur les albums

 

Parmi les avancées notables, la Sacem compte mettre en place des actions de formation pour les sociétaires mahorais. "Nous ne voulons pas empiéter sur le travail des acteurs locaux, nous voulons travailler car nous sommes convaincus que la mutualisation des moyens et des savoir-faire est la seule solution pour faire avancer la musique", ajoute le délégué régional.

A moyen terme, la Sacem compte saisir la préfecture et le conseil général afin de faire supprimer – ou du moins diminuer – la taxe à l'importation de disques. De l'ordre de 41%, elle dissuade les diffuseurs et les acheteurs puisque les CD et DVD deviennent hors de prix pour les consommateurs locaux, d'autant plus qu'elle n'existe pas dans le reste de la France !

"Par le biais de cette mesure, nous souhaitons sensibiliser à la lutte contre le piratage. En contrepartie, la taxe copie privée devrait être mise en application sur les supports permettant de copier un album ou un film (CD, DVD, clé USB, lecteur DVD ou MP3…). Une partie de cette taxe est reversée aux sociétés d'auteurs et de producteurs, dont la Sacem, qui ont par la suite l'obligation d'investir 25% des sommes perçues dans l'action culturelle", détaille Michel Mey.

Cette année d'ailleurs, la Sacem sera partenaire pour la première fois sur le festival Milatsika les 15, 16 et 17 octobre prochains à Chiconi, elle avait par ailleurs déjà aidé le projet Afrique du Soleil Levant mettant en avant Trio Ngazi, Mikidache, Diho et Maalesh.

 

Marion Châteauneuf

 


 

Une plateforme de téléchargement légal pour l'océan Indien

Virginie Clichet, directrice de la société Master CD Lab, pressage de CD et DVD, était présente lors de cette permanence de la Sacem en tant que partenaire. Cette dernière est associée avec deux autres professionnels sur un projet indépendant de création d'une plateforme de téléchargement concernant tous les artistes de l'océan Indien.

En clair, Artis Mundi, qui devrait voir le jour d'ici la fin d'année, proposera gratuitement une page de présentation aux artistes de la zone (Madagascar, Seychelles, Réunion, Maurice, Mayotte et Comores). Ces derniers rempliront les rubriques prédéfinies et pourront ainsi vendre en ligne leurs œuvres partout dans le monde. "Le site sera réparti en 5 univers : musique, danse et théâtre, littérature et BD, photographie et enfin peinture", explique Virginie Clichet.

L'accès est gratuit pour les artistes, un pourcentage sera prélevé sur les ventes et la plateforme sera financée en grande partie par la publicité présente uniquement sur les pages générales, mais pas sur les profils d'artistes. Selon la créatrice, les artistes de la zone semblent déjà très demandeurs et impatients que la plateforme Artis Mundi voit le jour.

 

M.C.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici