{xtypo_dropcap}O{/xtypo_dropcap}bjectif triple pour ce premier forum de l'apprentissage : promouvoir et valoriser la formation par apprentissage auprès des jeunes de 16 à 25 ans, mobiliser les entreprises sur ce mode de recrutement, et procéder à la signature, par le préfet et le président du conseil général, du contrat d'objectifs et de moyens. Il existe dans toutes les collectivités et vise à mobiliser tous les moyens nécessaires au développement de l'apprentissage à Mayotte.
Organisé au lycée professionnel de Kahani, qui possède une des quatre Unités de formation par apprentissage (UFA) de l'Education nationale, ce forum ce déclinera en trois temps. Dans la matinée, 350 élèves de troisième des différents collèges de l'île, ciblés par les équipes enseignantes et transportés par la Collectivité, se relaieront sur les stands des quatre UFA de l'Education nationale et celui de l'UFA agricole du lycée de Coconi, pour découvrir les métiers qui y sont enseignés et les modalités de l'apprentissage.
La DTEFP, le vice-rectorat, le Pôle emploi, les trois chambres consulaires, la Mission locale, le Crij, le GSMA et Ladom (agence pour la mobilité, ex-ANT) seront également présents pour délivrer des informations aux jeunes et à leurs parents. Le deuxième temps sera consacré à la signature du contrat d'objectifs et de moyens, à midi, à l'issue de la table ronde organisée sur le thème "Comment développer l'apprentissage à Mayotte".
L'après-midi sera consacré aux demandeurs d'emploi, avec 250 personnes ciblées par le Pôle emploi qui pourront visiter les différents stands. Vivement encouragées à se rendre à ce forum, les entreprises peuvent venir à tout moment de la journée. Ce forum, qui devrait être réédité chaque année, est la première pierre d'un travail de valorisation, de promotion et de développement de la formation par apprentissage, voulu par la loi du 18 janvier 2005, dont les dispositifs s'appliquent désormais à Mayotte.
Valoriser les métiers enseignés
"L'apprentissage est une voie de réussite professionnelle importante", précise Jean-Paul Aygalent, directeur de la DTEFP. "Il donne accès à des diplômes qui vont du niveau CAP à celui d'ingénieur. Au niveau national, ils sont 70% à 90% à obtenir leur diplôme, 55% des CAP obtiennent directement un emploi, de même que 77% des diplômés BTS."
En 2007, ils étaient 226 apprentis dans l'île, répartis dans les UFA de Dzoumogné pour les métiers du bâtiment (8 filières), de Kawéni pour les services (6 filières), de Chirongui pour les métiers du bois (2 filières) et de Kahani pour la filière maintenance des véhicules industriels. A la rentrée 2009, ils étaient 315, plus 9 apprentis dans la nouvelle UFA du lycée de Coconi qui propose un CAP ouvrier agricole.
A l'inverse des quatre autres UFA, qui ne manquent pas de candidats mais peinent parfois à leur trouver des entreprises, l'UFA de Coconi a reçu de nombreuses demandes d'exploitations agricoles, mais peu de jeunes intéressés par la formation. "La création de ce CAP répond à une véritable demande de personnel qualifié, ce qu'il faut maintenant c'est valoriser ce parcours et ce métier auprès des jeunes", estime le proviseur du lycée.
Une campagne de communication doit être mise en place pour valoriser le parcours de l'apprentissage, mais il faudra également revaloriser l'image de certains des métiers qui sont proposés, comme ceux du bâtiment. "Les formations existantes sur l'île concernent des métiers en tension. Les apprentis qui ne seront pas embauchés par l'entreprise qui les a formés sont quasiment assurés de trouver un emploi ailleurs, grâce à leur expérience. Deux ans de formation en apprentissage, cela signifie deux ans d'expérience professionnelle", plaide la représentante du Pôle emploi.
Une expérience qui répond aux besoins des entreprises
A cet avantage se rajoute celui du salaire, 25% du Smig en première année de CAP, 40% en deuxième année et 63% pour les étudiants en bac pro. En contrepartie, comme tout salarié, l'apprenti a obligation de travailler et a 5 semaines de congés par an. En une année de formation, les apprentis passent 13 semaines en cours et 34 en entreprise.
Actuellement, sur les 18 formations proposées en UFA, 15 mènent au CAP, les trois autres au Bac pro. Les apprentis qui souhaitent aller plus loin dans la formation vont en Métropole grâce au soutien de Ladom, qui y a envoyé 25 apprentis en 2009, en majorité des serveurs et des cuisiniers, pour des formations en Bac pro, BTS et licence professionnelle. A leur arrivée en Métropole, Ladom prend en charge un module de préparation de 5 semaines, avec pour objectif de trouver un contrat d'apprentissage.
"Nous avons pour objectifs de créer plus de formations niveau Bac pro, voire BTS, à condition d'avoir une demande suffisante de la part des entreprises, soit minimum d'une dizaine d'apprentis", précise Pierre Stiegler, adjoint au vice-recteur chargé de l'enseignement professionnel. Un comité de coordination de l'emploi et de la formation professionnelle doit être créé prochainement par décret, pour réfléchir justement aux nouvelles filières à mettre en place.
Les formations susceptibles de s'ouvrir sont celles de plaquiste, peinture carrosserie, maintenance des véhicules industriels et métiers de la mer. Elles sont définies par le contrat d'objectifs et de moyens qui sera signé lors du forum, et qui prévoit également des formations de tuteurs dans les entreprises, l'élévation du niveau de formation, la mise en place d'un module de préparation à l'apprentissage pour faciliter l'accès, le développement de la mobilité une dotation pour tout cela de près de 150.000€, issue des fonds régionaux de l'apprentissage.
Pour un meilleur développement de ces parcours aux avantages non négligeables, il doit y avoir une meilleure communication avec les entreprises. "Les entreprises doivent faire connaissance avec ce système, qui leur permet de former du personnel selon leurs besoins et leurs critères de travail", rappelle M. Stiegler. Toutes les informations ce vendredi 21 mai au lycée de Kahani.
Hélène Ferkatadji
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