Quel corps électoral pour la consultation ?
"Je ne sais pas si le gouvernement nous suivra, mais nous souhaitons impliquer tout le monde", a-t-il déclaré. Pour que la position des Mahorais soit bien comprise de tous, le président Douchina compte non seulement faire du lobbying à Paris auprès de tous les groupes parlementaires français, mais aussi à Maurice pour que notre île intègre à part entière la COI, la Commission de l’océan indien.
Le député Abdoulatifou Aly quant à lui s’est félicité de l’unité des élus mahorais sur la départementalisation. "C’est historique et j’ai l’impression que l’on n'a pas compris cela ici", s’est-il étonné. Il a également émis le souhait que la question posée aux Mahorais soit simple et qu’il n’y ait pas de peau de banane glissée par le gouvernement. "Le scrutin doit être sincère. Personne ne doit être dupé et la question doit être celle qu’on souhaite voir posée, pour qu’on y réponde simplement par oui ou non", a-t-il prévenu.
Adrien Giraud a de son côté affirmé que le statut de département une fois obtenu calmerait les velléités de revendication de l’Union des Comores. "Les déclarations intempestives seront apaisées", a-t-il déclaré.
Faire comprendre le point de vue des Mahorais au monde entier
Abdoulatifou Aly a aussitôt pris la balle au bond pour dénoncer le système fiscal de Mayotte. "Il est inique. Il favorise les plus riches. Tous les produits de première nécessité sont chers y compris pour les plus petits. On ne peut que mieux faire. D’ailleurs, la Révolution de 1789 s’est faite pour que tout le monde paie selon ses capacités", s’est-il enflammé, toujours très républicain.
De manière plus posée, le sénateur Giraud lui a rappelé qu’en Métropole tout le monde paye la TVA, que l’on soit riche ou pauvre. En revanche, il a rappelé que la fiscalité de Mayotte était gérée par le conseil général. "Monsieur le président, je souhaiterais vous demander que les questions sur la fiscalité, le social et l’urbanisme soient discutés dès à présent, même s’ils font partie des 6 exceptions de la loi DSIOM. Sinon le gouvernement dira : la fiscalité c’est vous ! Or 60% des Mahorais sont insolvables (non imposables ?). Ils seront obligés de payer la taxe d’habitation et celle pour les ordures ménagères telle quelle si on ne demande pas d’adaptation", a-t-il conclu les débats.
On le voit, il y a du travail à faire et les premiers qui doivent réviser leur copie sont les élus. A charge pour eux de transmettre les bonnes informations à leurs concitoyens.
Le sénateur Soibahaddine Ibrahim Ramadani a exposé le calendrier qui a été établi par les représentants du gouvernement pour une éventuelle départementalisation.
Dès ce mois-ci, des groupes de travail composés d’élus du CG, de parlementaires, de maires, de responsables de formations politiques et de la société civile seront mis en place pour travailler sur les six matières échappant encore au droit commun.
En juillet, les groupes de travail de Mayotte rencontreront ceux de Paris.
En octobre, des débats parlementaires auront lieu dans les deux assemblées suite au dépôt de la résolution. Une mission parlementaire viendra à Mayotte.
Enfin, en début 2009 débutera la campagne référendaire pour une consultation prévue en mars ou avril 2009.
Un projet de loi pour le changement de statut sera alors proposé par le gouvernement afin d’avoir un département effectif au début de l’année 2010.
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