12/06/2009 – Portrait d’une entreprise : Kouleur Afrik

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{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}ogo, Congo, Cameroun, Côte d'Ivoire, Nigéria, Mali, Burkina, Guinée, Bénin… Les coutumes et traditions de chacune de ces nations sont à découvrir à Kouleur Afrik, ceci à travers l'art de la canne ou l'art tribal (masques, objets anciens) entre autres, des concepts provenant tout droit de ces Etats. À "KA", on peut également trouver des meubles, des instruments de musique, des bijoux, des tableaux, des calebasses et d'autres objets agréablement rangés tout autour de la boutique.

La grande majorité des produits que propose Kokoe Le Corre, créatrice de "KA", détiennent des significations. "L'africain va créer son art par rapport à sa société, son clan, sa coutume, contrairement à l'occidental qui fait les choses selon son état d'âme", estime-t-elle. Ce qui valorise davantage chaque objet présenté, des objets accès principalement sur le bois. "On réalise tellement de choses en Afrique autour du bois, beaucoup de meubles dans l'ouest, etc., mais ici on n'en voit pas beaucoup". D'où sa venue à Mayotte.

Kokoe demeurait en Guyane jusqu'en juin dernier, elle y effectuait déjà la promotion de cet art, mais "là-bas résident des descendants d'esclaves africains, donc ils ont gardé un peu ces sources. Ici, il y a l'art malgache, mais ce n'est pas tout à fait la même chose", s'exclame l'entrepreneuse. C'est donc en août 2008 qu'elle se pose sur l'île, accompagnée de son mari enseignant.

De par son expérience dans sa vie professionnelle, et notamment son passage au Printemps Haussmann, respectable magasin de mode à Paris, l'habitante de Trévani dessine ses produits. "Je ne suis pas styliste, mais autodidacte", du coup, au-delà de l'art, Kouleur Afrik se porte acquéreur d'une grande partie de la mode et du tissu continental.

 

Une galerie d'art "pour ceux qui souhaitent exposer leurs œuvres"

 

"Il y a tellement de couleurs dans les tissus africains ! Ça plait énormément", affirme la jeune femme de trente-quatre ans. Sa clientèle est d'ailleurs très variée : du Métropolitain, connaisseur de cet artisanat, à la Mahoraise, admiratrice de ce tissu. "Ce sont les filles le plus souvent qui consomment chez nous. Les Mahoraises, les Comoriennes, les Métropolitaines et les Africaines considèrent beaucoup nos tissus. Il y a aussi des tricots pour hommes à mettre plus en valeur", entrevoit-elle.

Plus globalement, Kokoe Le Corre envisage de faire évoluer le côté galerie de son entreprise. "Des galeries à Mayotte, il n'y en a pas des masses. Celle-ci est ouverte à toutes les personnes qui souhaitent exposer leurs œuvres". Sereinement posée dans la rue du Commerce, la Togolaise d'origine a dû se battre et y croire pour la survie de Kouleur Afrik, rencontrant sur son passage de nombreux soucis, particulièrement administratifs.

Son investissement porte doucement ses fruits, évaluant la rentabilisation de son financement d'ici à un an. Cela grâce à la vente, mais aussi par diverses organisations. Dernière disposition en date, une nouvelle exposition du 12 au 27 juin intitulée : "l'Afrique tribale et contemporaine", après en avoir réalisé plusieurs auparavant. "La galerie d'art doit être autant mise en avant que les produits vestimentaires et artisanaux, c'est tout aussi important".

Kouleur Afrik est ouvert le lundi de 14h30 à 17h30, du mardi au vendredi de 8h30 à 17h (pause déjeuner entre 13h et 14h) et le samedi de 9h à 16h, non-stop. Promouvoir la mode et l'art africain, faire connaître à la population de Mayotte toutes ces valeurs, c'est le souhait de Kokoe. Cette initiative privée le lui permet actuellement, pourvu que ça dure !

 

Ichirac Mahafidhou

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