{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo : Comment s'est déroulée l'assemblée générale ?
Abdouraquib Marwani : L'AG s'est bien passée ! Déjà, le quorum a été largement atteint, ce qui est une première depuis longtemps. Il y a quelque temps encore, les présidents ne répondaient plus aux appels du comité directeur. Aujourd'hui, ils veulent voir autre chose et ils constatent par eux-mêmes que l'équipe actuelle va dans ce sens. C'est une satisfaction personnelle, un retour souhaité (ndlr : Abdouraquib Marwani fut président de cette même ligue entre 1986 et 2000) et qui, je pense, a beaucoup apporté au basket mahorais. En revanche, ce que je trouve dommage, c'est que beaucoup de gens n'ont pas conscience du travail que tout ceci demande, ces personnes veulent tout et tout de suite. Ce n'est pas possible, surtout lorsqu'on se souvient dans quel état se trouvait la ligue au moment où nous avons été élus. Nous venons d'arriver, il faut être patient.
MH : Depuis l'élection du nouveau comité en octobre 2008, avec vous à la présidence, quels ont été les changements concrets apportés à la ligue ?
AM : Il y a une certaine cohérence qui n'existait pas avant. C'est important car cela nous permet de survivre, et plus encore, d'espérer. Un signe fort du changement selon moi, c'est que la saison a été régulière, parfois difficile, mais au final l'intégralité des rencontres a pu être jouée ! Très franchement, je doutais au départ, mais nous l'avons fait. Il y avait des périodes où certains clubs devaient jouer trois fois dans la semaine, mais les présidents ont toujours joué le jeu. Je les remercie d'ailleurs, car sans eux il n'y aurait rien.
MH : Nous avons connu la ligue dans une situation extrêmement critique avant votre venue, avec notamment des dizaines de milliers d'euros de dettes et des factures non justifiées. Quel est votre avis là-dessus ?
AM : Je ne souhaite faire aucun commentaire à ce propos. Tout ce que je peux dire, c'est qu'aujourd'hui la ligue de basket de Mayotte évolue bien. Je remercie la Dsaj du conseil général, la Jeunesse et sports, le Cros et la FFBB d'avoir sorti la ligue de cette crise. Maintenant, nous faisons appel au sponsoring pour les prochaines saisons. Nous préparons une remise de récompenses pour les clubs champions, le meilleur joueur, le meilleur arbitre… histoire de les féliciter et de les encourager, et ce type d'actions demande à être sponsorisé. Dans ce sens du développement du basket local, il faut savoir que des règles fermes vont être posées. Toute activité extra-basket en désaccord avec la ligue sera synonyme de sanctions pour les joueurs licenciés qui y adhèrent.
"Changer de mentalité une bonne fois pour toute"
MH : Enfin, les prochains grands défis de la ligue ?…
AM : Nous avons l'espoir que notre basket atteigne des sommets dans quelques années. Mais cela implique à tous les acteurs locaux – clubs, comité directeur et ETR (équipe technique régionale) – de s'engager dans le long terme. Cela implique de changer de mentalité une bonne fois pour toute. La formation des joueurs reste notre plus grand objectif, nous allons y consacrer beaucoup de temps. Des closes vont bientôt être établies, l'une d'entre elles notamment aura pour but de reculer les mutations et permettre à un club de bénéficier des fruits qu'il a semés. Ce sera une sorte de protection des jeunes joueurs. Nous devons faire en sorte de stabiliser les clubs pour tirer le basket mahorais vers le haut, et pour ça, le joueur doit également être stable dans son club formateur. C'est un projet à long terme qui demandera certainement beaucoup de temps, mais rien n'est impossible.
Concernant les compétitions extérieures (coupe de France, championnat national…), il y a des règles fédérales qui diffèrent des nôtres, il y a des quotas à respecter. Les équipes ont droit à deux étrangers seulement, ce qui pénalise les clubs mahorais généralement qui en comptent plus. Ceci revient à la réflexion de la formation des jeunes. Aussi, des conventions peuvent être réalisées avec les structures telles que l'UNSS ou l'Usep. On sait également que le basket à Mayotte se trouve essentiellement à Mamoudzou et en Petite Terre, mais désormais, dans notre optique de décentraliser la pratique, nous allons effectuer une sectorisation du basket. Cinq zones vont être établies pour les poussins, benjamins et peut-être minimes, et chacune aura sa "capitale", un moyen plus simple et plus économique pour les clubs, du nord et du sud notamment, qui éviteront de se rendre à Mamoudzou. Vous l'aurez compris, nos projets sont basés sur le long terme, pour notre jeunesse qui, avec l'aide précieuse des clubs, portera notre basket au très haut niveau.
Propos recueillis par Ichirac Mahafidhou
Le comité directeur
Abdouraquib Marwani (président), Akim Ali Abdou (secrétaire général), Issouf Saïd (vice-président), Moussa Djanfar (trésorier), Maëva Darouèche (responsable de la commission technique), Touni Mohamed (responsable de la commission juridique), Ibrahim Soula (responsable de la commission sportif qualification), Mohamed Ali, Mohamed Yazid, Daniela Kambi, Anli Saïd et Sidi Nadiedine.
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.