12/03/2010 – Journée de la femme : Violences conjugales

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Le harcèlement

En répétant à satiété un message à quelqu’un, on parvient à saturer ses capacités critiques et à lui faire accepter n’importe quoi. C’est le type qui n’arrête pas de parler de sodomie à sa compagne alors qu’elle n’en a pas envie, utilisant tous les arguments possibles, jusqu’à ce qu’elle cède. C’est à chaque fois que la femme, par lassitude, finit par trouver plus simple d’obtempérer. Ou encore plus vicieux, quand à force d’entendre les mêmes discours, elle finit par être persuadée que son compagnon a raison. Le harcèlement intervient très souvent après la rupture. C’est une façon pour l’homme de rester omniprésent dans l’esprit de la femme ; 10 coups de fil par jour, des insultes, des menaces.

 

Le dénigrement – La dévalorisation

Il s’agit d’atteindre l’estime de soi de la femme, d’ébranler sa confiance en elle. C’est lui montrer qu’elle ne vaut rien, qu’elle n’est pas capable. "Personne d’autre ne voudrait de toi. Je suis bien le seul qui accepte de te supporter…" Du coup, la femme doute d’elle, perd son assurance. Elle intériorise un sentiment d’infériorité qui maintient la domination de l’homme.

C’est mettre en doute la santé mentale de la femme, "t’es complètement hystérique/folle"; dénigrer ses capacités intellectuelles et se moquer de ses points de vue, de ses opinions, prendre un ton très professoral ou intello pour lui expliquer des choses, montrer qu’il sait mieux qu’elle.

C’est aussi critiquer son physique, son apparence et l’image qu’elle peut renvoyer

 

Les violences sexuelles

A la base on retrouve l’idée que le désir et le corps de la femme sont subordonnés à ceux de l’homme. C’est quand la femme est contrainte d’accepter une relation sexuelle qu’elle ne veut pas. C’est le viol pratiqué avec usage de la force physique, c’est aussi quand la femme n’a pas envie, mais qu’elle ne l’exprime pas et se force, Quand la femme ne souhaite pas telle pratique sexuelle, mais qu’elle finit par l’accepter. Parce qu’elle n’ose pas dire non, parce qu’elle ne veut pas renvoyer à son partenaire l’image d’un mauvais coup, C’est quand l’homme obtient ce qu’il veut parce qu’il insiste, qu’il remet toujours ça sur le tapis, jusqu’à satisfaction. "Je ne comprends pas, toutes les autres femmes avec qui j’ai couché aimaient ça", "t’es coincée", "tu me fais confiance, non ?"

 

Exploiter les faiblesses de l’autre – Taper là où ça fait mal

La relation amoureuse offre un accès privilégié à l’intimité de l’autre. C’est de fait un poste privilégié pour faire mal. L’homme connaît les fragilités de la femme, ses faiblesses émotionnelles et sait les exploiter. C’est quand ce qui était de l’ordre de la confiance devient une puissance destructrice. Par exemple quand l’homme utilise les confidences que la femme lui a fait et les retourne contre elle : une femme qui a un rapport particulièrement compliqué à sa mère et qui s’entend dire dans une dispute "on dirait ta mère"; une femme qui a vécu une rupture affective douloureuse et à qui son compagnon balance "ça m’étonne pas que X veuille plus te parler".

 

Les menaces

Les menaces peuvent porter sur des dizaines de choses. Elles prennent pour objet tout ce qui est important aux yeux de la femme. Menacer de frapper, d’enlever les enfants, menacer de couper les vivres.

 

La violence physique

Généralement, elle intervient à partir du moment où la femme résiste à la violence psychologique. Quand ces violences ne sont pas récurrentes mais interviennent de façon isolée, souvent la femme ne les reconnaît pas elle-même et trouve une explication pour les justifier : "il était fatigué/énervé", "il ne l’a pas fait exprès". La violence physique ne jaillit pas de nulle part, elle est l’aboutissement d’un processus de violence engagé largement en amont.

 

Les pressions économiques et matérielles

C’est les moyens concrets qui amènent la femme à une situation où elle est dépendante de l’homme. Il devient compliqué pour la femme de partir. La crainte des difficultés matérielles engendrées par la séparation contraint la femme à rester.

 

L’isolement

Pour que la violence puisse se perpétuer, il faut séparer la femme progressivement de ses amis, de sa famille. La priver de soutien, d’oreilles à qui confier ce qu’elle subit. Des fois, ça passe par une dévalorisation des proches. L’homme peut aussi jouer ce jeu à l’inverse : aller voir les proches pour disqualifier à leurs yeux sa compagne. Quand l’homme explique à sa compagne qu’il est mal, qu’il faut qu’elle reste près de lui, et que du coup elle annule tout naturellement sa soirée entre copines.

 

La jalousie

C’est une forme de contrôle, rattachée au désir de possession. Ce que l’homme veut, c’est l’exclusivité : l’exclusivité sexuelle bien sûr, mais au-delà de ça, l’exclusivité relationnelle, l’exclusivité des sentiments, des pensées. Mais la jalousie c’est aussi toutes les stratégies qu’un homme peut mettre en place quand il ressent que sa compagne a de l’attirance pour un autre.

 

L’indifférence aux demandes affectives

La violence morale, ça peut être aussi le refus de se sentir concerné par l’autre. Se montrer insensible, inattentif envers sa compagne, ne pas la prendre au sérieux, ne pas donner d’importance aux choses qui en ont pour elle, afficher ostensiblement rejet, mépris. Être froid, repousser l’autre, l’envoyer promener. Rejeter ses demandes, ses attentes, sans explication. Et après, c’est encore la femme qui cherche ce qu’elle à mal fait. Il arrive fréquemment dans une relation que les deux personnes n’aient pas les mêmes envies. La violence, c’est quand on refuse de les entendre.

 

Le chantage affectif

La violence est d’autant plus forte et acceptée que des sentiments sont engagés. Parce que la femme est amoureuse, elle ne peut pas mettre un terme à la relation aux premiers signes de violence, parce qu'évidemment elle a envie de préserver la relation, pour les enfants notamment.

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