Jeudi et vendredi dans la salle de réunion du Sieam, des représentants du personnel de la CGT-Ma ont suivi une formation au rôle et aux missions des délégués du personnel et membres des comités d'entreprise, en collaboration avec le cabinet d'expert comptable Sécafi du groupe Alfa. Sur les 25 personnes prévues, 18 se sont effectivement présentés, pour la plupart des délégués fraîchement élus, qui vont ainsi pouvoir être pleinement opérationnels. Ils viennent de tous les secteurs : EDM, BDM, Star Mayotte, Somaco, Ballou, Cananga, Total, Mission locale, Win-er, etc. "Les représentants ont normalement droit à 12 jours de formation syndicale par an dans le code du travail applicable ici, mais ils ne sont pas rémunérés. Ils doivent donc les prendre sur leurs jours de congés et certaines entreprises ont du mal à libérer leurs salariés", constate Kamiloudine Djanfar, secrétaire général adjoint de la CGT-Ma. C'est Jean-Marc Etienne, correspondant local à la Réunion du cabinet Sécafi, qui a assuré cette formation intitulée "Rôle et fonctionnement des instances comité d'entreprise et délégués du personnel".
Une formation sur les prérogatives de ces instances, la façon dont fonctionnent les réunions, les moyens mis à disposition pour agir, comme les panneaux d'affichage, les locaux, etc. "Le cabinet nous accompagne dans ces instances, surtout le comité d'entreprise pour les négociations annuelles obligatoires. Nous avons besoin de la lecture d'experts sur les comptes des entreprises pour avoir de bons argumentaires. Par exemple, chez Jumbo ou Total, on a eu les chiffres et le cabinet nous a offert sa lecture pour pouvoir mieux négocier ensuite", précise le représentant de la CGT-Ma. "Notre expertise permet aux syndicats de salariés de travailler sérieusement et d'être crédibles en se basant sur des revendications cohérentes par rapport aux marges de manoeuvre des entreprises", explique Jean-Marc Etienne. "Nos missions légales d'analyse des comptes permettent d'appuyer les syndicats dans leurs négociations, sur tous les types d'accord mais aussi sur l'organisation et la santé au travail, pour faire avancer ou du moins ne pas faire reculer, les conditions de travail".
A Mayotte, les syndicats de salariés sont dans une logique de rattrapage vers le droit commun. Quand il s'agit d'entreprises réunionnaises dont une des filiales est à Mayotte, il suffit de comparer les avantages sociaux dont bénéficient leurs homologues réunionnais, comme cela a été le cas l'année dernière chez Jumbo Score et Vindemia à la Réunion et comme ce sera le cas cette année avec SFR, prophétise M. Etienne. Cette expertise permettra d'éviter les revendications farfelues et même d'"éviter les grèves, quand on voit avant les leviers possibles pour pouvoir négocier", selon M. Djanfar, qui se félicite de l'appui du cabinet, qui est intervenu pour la première fois l'année dernière, pendant le conflit chez Jumbo Score. "Ca nous permet d'avoir un argumentaire plus large, par exemple pour les négociations salariales : avant on parlait juste de l'inflation mais maintenant on peut regarder les comptes de l'entreprise et la santé du groupe grâce à l'expertise qui nous est donnée".
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.