12/02/2010 – Enseignement sportif

 

 

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}yndicat atypique, le Snep ne regroupe que les enseignants en EPS et est donc, au-delà de la formation classique de défense des droits de ses adhérents, une sorte d'association de spécialistes de la discipline, qui réfléchit et travaille à son amélioration. C'est ce que nous explique Jean Fayemendy, qui partage son temps entre son poste de professeur d'EPS dans un collège des Yvelines, son mandat de secrétaire national du Snep et d'administrateur de l'UNSS.

En visite dans l'île pour toute la semaine, Jean Fayemendy a d'abord travaillé avec ses collègues du Snep Mayotte pour un petit stage syndical, avant d'animer un stage à Dembéni à destination d'une soixantaine de professeurs d'EPS ces jeudi et vendredi. Son passage lui a également permis de rencontrer le vice-recteur et sa cellule EPS, le conseiller général chargé des questions sportives Ali Hassani avec la directrice de la DSAJ, ainsi que le secrétaire général de la préfecture Christophe Peyrel.

Thème numéro un lors de ces entretiens : la natation, dont l'enseignement doit continuer et s'améliorer. "Le vice-recteur se retrouve cette année obligé d'assumer les frais du transport qui ne lui incombent pas normalement", constate M. Fayemendy. "De plus, le plan natation signé entre le vice-rectorat et le conseil général prévoit que les dix maîtres nageurs-sauveteurs qui se chargent de la surveillance et assistent les enseignants soient rémunérés par le vice-rectorat en tant qu'instituteurs de la CDM, or ce corps doit disparaître cette année, il faut donc que le conseil général les prenne en charge."

 

Des vestiaires et des toilettes

 

Lors de leur entretien, qui a duré plus de deux heures, le vice-recteur s'est montré rassurant au moins sur la partie qui est à sa charge, et a annoncé que les trois quarts des communes de l'île acceptent de prendre en charge le transport des élèves du primaire pour les cours de natation. Le secrétaire national du Snep s'est également inquiété de l'inexistence de projets de construction de piscines, mais n'a rien obtenu du conseil général sur le sujet. "Nous ne demandons pas une piscine olympique, mais deux ou trois bassins de 12,50 mètres permettraient un meilleur enseignement de la natation."

Concernant les installations sportives dédiées à l'enseignement scolaire, le syndicat reste là aussi modeste. "Nous demandons juste le minimum fonctionnel : un point d'eau, un point d'ombre, afin d'assurer la dignité et la sécurité des élèves. Il faudrait également installer des vestiaires et des toilettes. On ne peut pas appeler un bout de bitume un terrain", estime Jean Fayemendy, qui a conscience "qu'on ne peut pas tout faire tout de suite, mais pour faire utile et fonctionnel il faudrait un vrai plan".

Si le vice-recteur s'est montré attentif aux demandes des responsables du Snep et respectueux de la discipline EPS – ce qui n'est pas toujours le cas dans l'Education nationale – il n'a en revanche pas prêté d'importance au fait que le lycée de Sada ait annulé l'option canoë kayak, ce que déplorent les enseignants, expliquant comme toujours que de toute façon, la priorité des priorités c'est le français.

 

"Garderie"

 

Enfin, le Snep s'intéresse à l'avenir des jeunes mahorais et rappelle que le secteur sportif est générateur d'emplois, particulièrement dans un environnement comme celui de Mayotte et son lagon. "Il faut rendre la profession de maître nageur-sauveteur accessible aux Mahorais, et envisager, au vu du développement des activités nautiques, une formation professionnelle pour la confection de kayaks, planches à voile, etc. Il faut également créer les conditions pour que les Mahorais puissent faire une licence de Staps à la Réunion, les y préparer", préconisent les enseignants du Snep.

Le dernier point, qui n'a pu être abordé complètement avec le vice-recteur faute de temps et lui sera transmis par écrit, concerne la santé des professeurs d'EPS. En effet, il a été constaté un fort développement des cancers de la peau chez les professeurs d'EPS enseignant en Outremer. Jean Fayemendy estime qu'il appartient au vice-recteur, en tant qu'employeur, de faire de la prévention et de l'information à ce sujet. Il recommande également que les emplois du temps placent le plus possible les cours d'EPS aux heures les plus clémentes de la journée.

Exemple du contraire, au collège de Dembéni, le principal suggérait l'année dernière de placer les cours d'EPS en dernier plutôt que tôt le matin, soit entre 13h et 15h, afin "que les élèves ne soient pas fatigués pendant les cours". "Non seulement c'est pénaliser les élèves et les profs en leur faisant faire du sport en plein cagnard, mais c'est un mépris pour notre discipline : il ne faut pas que les élèves soient fatigués pour les "vrais" cours", déplore M. Fayemendy, qui conclue en affirmant que ses collègues de Mayotte "font ce qu'ils peuvent dans des conditions pas terribles, et parfois ne peuvent faire que de la garderie."

 

Hélène Ferkatadji

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