Vendredi matin, Jean-Paul Brouchot, directeur général de l'institut de sondage Ipsos Océan Indien, a présenté la première enquête sur les styles de vie des jeunes de Mayotte. Depuis huit ans, Ipsos Océan Indien a mené des études similaires à Maurice, Madagascar et la Réunion. A Mayotte, l'institut a travaillé avec l'agence Angalia pour recueillir les informations. Cette première étude multidimensionnelle de l'impact des "socio-trends internationaux" sur les "socio-styles de vie locaux" des jeunes Mahorais a été réalisée en septembre 2008 à partir d'un échantillon représentatif de 370 personnes âgées de 15 à 24 ans qui ont passé des entretiens d'une heure et demi. Elaborée par Bernard Cathelat dans les années 1970, la méthode de l'étude des styles de vie a été appliquée dans une trentaine de pays. C'est une méthode qui étudie l'individu dans sa globalité et dans toutes se dimensions psychologiques et comportementales, ce qui permet de déterminer les grandes tendances dans les 7 à 8 années à venir. Cette typologie de "socio-styles de vie" permet de définir des groupes d'individus précis, répondant ainsi aux exigences d'un marketing de plus en plus ciblé.

Dans les résultats de ce sondage, on apprend que 79% des jeunes sont pour le département, 26% pour l'autonomie associée et 2% sont indépendantistes. Au sujet de l'immigration clandestine, 68% estiment qu'il y a trop de Comoriens à Mayotte, 58% sont pour les empêcher de venir contre 42% qui sont pour les intégrer. On note également une nette désaffection pour la politique : 47% des jeunes n'ont pas de préférence politique locale, 45% n'ont pas envie de voter. Concernant les croyances, 89% des jeunes estiment que la religion est importante, 78% déclarent être pratiquants, dont 41% réguliers. 71% ont confiance dans la France, 79% estiment être respectés par les m'zungus, 71% se méfient des Comoriens installés à Mayotte. 80% estiment qu'ils sont moins bien traités et reconnus que dans les autres Dom- Tom, 66% une île oubliée, 62% qu'ils sont une charge, 59% s'estiment incompris, 56% qu'ils ne sont pas respectés.