{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}ubjugués par cette apparition, les jeunes ont spontanément formé un cercle autour des trois danseurs et de Jeff Ridjali, chorégraphe, qui officiait au n'goma pour l'occasion.
Après avoir sonné le rappel général au moment de la sortie des élèves, la chorégraphie menée par les trois danseurs du ballet, Soimnou Mohamed, Balthazar Saïd Mohamed et Abdillah Mohamadi a démarré au son du tambour. Vingt minutes de chorégraphie au milieu de la cour, sous le regard particulièrement attentif des élèves et des personnels du collège.
"Les enfants se sont mis spontanément en cercle comme pour un mouringue, ils étaient très attentifs et participatifs", relatent Jeff Ridjali et Isabelle Camatte, respectivement directeur et chorégraphe de la troupe, particulièrement ravis.
Susciter une réflexion chez les jeunes
Côté danseurs, ces derniers ont senti une réelle interaction avec leur jeune public. "Quand je dansais, j'entendais les jeunes parler de ce que je faisais, réagir…", indique Soimnou Mohamed, "cela prouve qu'ils ont déjà une certaine lecture chorégraphique", reprend Isabelle Camatte. La troupe semble avoir été à la fois séduite et touchée par la réaction des collégiens.
Les adolescents quant à eux ont fait part de leur ravissement à Marie-Paule Kpebe, professeur d'EPS spécialisée en danse, en charge des élèves en classe danse : "c'est rare qu'on nous offre ça !", lui ont-ils dit.
La récré-danse devrait donc se répéter dans l'année, sûrement une fois par trimestre. "C'est un devoir !", s'exclame Jeff Ridjali, convaincu par cette première expérience. "Nous voulons par ce biais susciter chez ces jeunes une réflexion sur la culture", ajoute-t-il. L'idéal serait que l'équipe pédagogique se fasse le relai de cette réflexion en consacrant ne serait-ce que quelques minutes de discussion avec les élèves au sujet de cette apparition impromptue dans leur cour de récré.
"Hors les murs"
Cette première expérience s'inscrit dans un cadre plus vaste, une série d'impromptus baptisée "Hors les murs" qui devrait démarrer sous peu. Cette action vise à sortir la danse du cadre de représentation traditionnel et aux danseurs d'aller eux-mêmes à la rencontre du public et "occuper l'espace", selon les danseurs. Des opérations de ce type seront menées un peu partout sur l'île dans des lieux inédits.
Concernant le collège de Tsingoni, il nourrit l'ambition de devenir un véritable "pôle danse" puisqu'il bénéficie d'une part de la présence du ballet de Mayotte en résidence dans ses locaux, et qu'il est le seul établissement à proposer une section sportive danse. Reste à savoir si le suivi au niveau lycéen puis universitaire sera assuré dans les années à venir. Nul doute en tout cas que la récré-danse aura suscité la curiosité des élèves quant à cet art, à en croire le petit attroupement autour des danseurs une fois la représentation achevée.
Marion Châteauneuf
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