Fahardine Mohamed de l'ASCOMA, association des consommateurs de Mayotte, membre de l'observatoire des prix
Flash Infos : Le prix de la barge vient de passer de 75 centimes à 1 euro après la hausse du prix de la course pour les taxis, que pensez-vous de ces hausses successives ?
Fahardine Mohamed : Je suis scandalisé par rapport à ce qui se passe à Mayotte. Si vous vous rappelez bien, dès le début l'Ascoma ne voulait pas participer aux états généraux parce qu'on se doutait que ce serait une mascarade. Nous y sommes finalement allés et il est vrai qu'il y a eu des discutions intéressantes. Mais aujourd'hui, ce qui me choque le plus, c'est de voir que cette hausse des prix de la barge a été décidée par le conseil général alors que la personne qui présidait le comité sur la baisse des prix est aussi vice- président du conseil général. Il a fait la morale aux responsables économiques du privé, il est même allé jusqu'à dire à la télé qu'il allait tout faire pour baisser le coût de la vie à Mayotte. Finalement, c'est au moment où on attend que les différents interlocuteurs réagissent et commencent à baisser leurs tarifs qu'ils décident d'un seul coup d'augmenter les tarifs des transports. Avant, on accusait les entreprises privées et la préfecture, mais au fond ce sont eux qui montrent le mauvais exemple. Ils ne respectent pas leurs engagements. Je peux comprendre la hausse des prix chez les taximen. Leurs tarifs n'ont augmenté que de 10 centimes, ce qui est normal par rapport au coût de la vie. Mais le conseil général a pris sa décision de manière unilatérale sans même tenter de négocier avec les différents interlocuteurs sociaux. Ils montrent qu'ils n'en ont rien à faire de la population. Hier, j'ai participé à une réunion pour soutenir le mouvement de protestation en petite terre. Nous allons rejoindre les rejoindre et faire un communiqué pour inviter tous ceux qui se sentent lésés par la hausse des prix à venir avec nous.
FI : Vendredi soir, le président de la République a annoncé plusieurs mesures pour lutter contre la vie chère dans les Dom Tom, est ce qu'il vous a convaincu ?
Fahardine Mohamed : Je n'ai aucun espoir. Nous sommes en plein dans la phase de la synthèse des mesures proposées lors des Egom, et ce sont les personnes qui devraient montrer l'exemple et amorcer la dynamique de la baisse des prix qui font tout l'inverse. Comment vontils faire demain lorsque les entreprises et les différents représentants économiques vont se réunir pour le suivi du dossier sur la vie chère ? Ils vont nous dire quoi ? Nous avons monté nos tarifs mais vous devez baissez les vôtres ? Après avoir montré cela, ils n'ont plus aucune crédibilité.
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