{xtypo_dropcap}"H{/xtypo_dropcap}istorique", c'est ainsi que le vice-recteur a qualifié cette première réunion du Conseil de l'éducation nationale, lundi après-midi dans ses locaux. Une instance qui existe dans tout département français et qui était "très attendue" à Mayotte. "Depuis la parution de l'ordonnance instaurant sa création à Mayotte en 2007, nous attendions le décret d'application, qui n'est paru qu'en novembre 2008", a précisé Jean-Claude Cirioni, pour justifier de la naissance tardive du conseil. "Le temps de mener tout le travail de consultation pour le mettre en place, l'arrêté préfectoral est paru le 7 juillet dernier et permet cette première séance aujourd'hui."
Organisme consultatif co-présidé par le préfet et le président du conseil général, le Conseil de l'éducation nationale de Mayotte cumule les prérogatives des conseils académiques de l’éducation nationale et conseils départementaux de l’éducation nationale. Il regroupe des représentants de l'Etat, de la Collectivité, des communes, des personnels, des associations de parents d'élèves, des étudiants et des syndicats.
Le conseil a obligation de se réunir au moins deux fois dans l'année : après la rentrée pour en faire un bilan, et au mois de mars pour présenter la rentrée suivante. Des réunions extraordinaires peuvent avoir lieu pour traiter de certains thèmes importants. Le conseil est consulté, entre autres, sur la carte scolaire, la répartition des postes, la structure pédagogique, les constructions scolaires, les dotations des établissements et, pour la Collectivité, l'organisation du transport scolaire.
Le scandale de la prime à la performance
En présence de 35 des 44 membres du conseil, la première réunion de lundi a consisté en un rappel de ses prérogatives, l'adoption d'un règlement intérieur, la présentation par le vice-recteur du bilan de la rentrée 2009 et par le conseil général de l'organisation des bourses versées aux lycéens et étudiants qui sont hors de Mayotte et du transport scolaire.
Ce dernier point a d'ailleurs provoqué un tollé dans l'assemblée à l'évocation de la prime à la performance, d'un montant de 200.000€, versée à la CMTS. "C'est scandaleux", estime, comme bien d'autres, Bruno Bina, secrétaire général du Snes, syndicat majoritaire des enseignants du secondaire. "Autrement dit, on les incite à aller le plus vite possible et à faire un maximum de rotations, ce qui explique pourquoi certains lycéens sont déposés à 6h devant l'établissement et livrés à eux-mêmes en attendant l'ouverture." Le président du conseil général, qui n'était "pas au courant", a annoncé que ce dispositif serait revu lors du prochain appel d'offres.
Outre ce point particulier, la conclusion de cette première réunion est plutôt positive. "C'est bien de réunir tous ceux qui s'occupent de l'éducation, de confronter les visions de chacun", estime Bruno Bina. Des sujets tels que les constructions scolaires (1er et 2nd degrés), la sécurité à proximité des établissements, la collation, l’organisation des rotations et, plus généralement, le rythme scolaire des élèves ont été abordés. Le vice-rectorat estime que ces thèmes pourront faire l'objet d'une prochaine réunion du conseil.
Hélène Ferkatadji
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