08/08/2008 – Grand écran à Tsararano

Les Rencontres cinématographiques de Tsararano permettent au public mahorais de découvrir de nombreux films d'Afrique et des îles et de connaître les cinéastes africains selon le thème et les films proposés à chaque édition. Depuis 1996, année à partir de laquelle la manifestation a été reprise par la FCJT, les Mahorais ont eu par cette belle initiative la visite dans leur île d'une dizaine de cinéastes, acteurs et réalisateurs africains et reconnus. "Original et convivial", présentent les jeunes de Tsararano, l'évènement connaît à chaque fois un grand succès, autant par l’organisation que par les visites. "En général le public cinéphile est satisfait de l’organisation car entre des courts, moyens et longs métrages très variés, il peut se restaurer sur place. Cette année encore le resto-banga proposera des brochettes, des plats traditionnels et des boisons à des prix bas."
Le foyer des jeunes de Tsararano sera pendant une semaine très animé. Des ateliers peintures et dessins seront proposés aux petits dans la matinée. La salle d'exposition sera ouverte les après-midi. Et cette année on propose aux visiteurs de découvrir les tableaux de l'artiste peintre Marcel Séjour. Les séances cinéma sont programmées 18h30 à 23h et les courts métrages seront projetés avant 20h. Une vingtaine de films sont à découvrir cette année. Le programme couvre un éventail très large – fictions, films d’animations et documentaires… – et il y en a vraiment pour tous les goûts, avec des découvertes agréables, surprenantes, réjouissantes à n'en pas douter.
L'ouverture des 12èmes Rencontres aura lieu ce samedi après-midi au foyer des jeunes de Tsararano, en présence de nombreux conseillers municipaux et généraux de l'île et de nombreux invités. Les danses traditionnelles seront au rendez-vous sans oublier l'artiste Langa, "le sage de la maison".
 
 

12 années de succès réjouissants

Les premières Rencontres du cinéma d'Afrique et des îles datent de 1994. Elles étaient organisées à Mamoudzou. Il ne s'est rien passé l'année suivante et la seconde édition n'a eu lieu qu'en 1996 à Tsararano, commune de Dembéni, reprise par la Formation culturelle des jeunes de Tsararano (FCJT). Pour marquer le coup et afficher leur enthousiasme pour le cinéma africain et des îles, la FCJT a invité Sarah Maldoror, cinéaste française d'origine guadeloupéenne, réalisatrice, et une des figures de proue du cinéma africain et du cinéma antillais. L'engouement était de mise et en 1997 la 3ème édition était honorée par le célèbre scénariste réalisateur congolais Balufu Bakupa-Kanyinda. Des jeunes motivés étaient invités pendant la durée des Rencontres à participer à la réalisation d'un court métrage avec le réalisateur, de l'écriture au tournage.
C'est à partir de la 4ème édition que les organisateurs ont commencé à thématiser les Rencontres. "Femmes d'Afrique", le premier thème introduit en 1998, était affirmé par la présence de deux femmes réalisatrices : Fanta Régina Nacro (Burkina Faso) et Anne-Laure Folly (Togo).
La 5ème édition en 1999 était elle organisée autour du thème "Cinéma et Jeunesse". Cette année là, les Mahorais ont eu l'occasion de rencontrer et échanger avec deux grandes figures du cinéma africain. Adama Rouamba (Burkina Faso), le premier, fait partie des réalisateurs les plus primés au Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou). Le second est le nigérian Moustapha Alassane, un des pionniers du cinéma africain. A la fois réalisateur, acteur et scénariste récompensé à la première édition du Fespaco en 1969, Moustapha Alassane est le réalisateur de "La Mort de Gandji" (1965), le premier dessin animé africain.

 

Un évènement qu'il faut pérenniser

En 2000, à la veille du nouveau millénaire, la FCJT organisait les 6èmes Rencontres autour du thème "Tranches de vie" avec le retour de l'écrivain et scénariste congolais Balufu Bakupa-Kanyinda qui avait honoré la 3ème édition en 1997. En 2001, la 7ème édition avait pour thème "Cinéma et réalités africaines". Pour des raisons financières, expliquent les membres de la FCJT, cette année-là il n'y a pas eu d'invité. Il faut dire que c'est cette association de Tsararano qui assure toute la manifestation, sa préparation, son organisation, avec le soutien de la population du village et de quelques partenaires, trop peu nombreux.

Il a fallu attendre la 8ème édition de 2002 qui avait pour thème "Films régionaux et d'animation" pour rencontrer Armand Dauphin, festivalier de cinéma à la Réunion qui est d'ailleurs le président de Ekwa, le nouveau festival sud-ékwatorial de cinéma qui s’est déroulé à la Réunion en juin dernier, et Alexander Abela, réalisateur anglais et auteur du film "Makibefo" (2001).
En 2003, l'aventure des jeunes de Tsararano s'est transformée à nouveau en cauchemar, comme en 2001. Pour le même motif financier, ils n'ont pas pu faire venir un invité à la 9ème édition des Rencontres cinématographiques qui avaient pour thème "Cinéma et Culture africaine". La formation des jeunes de Tsararano a fêté les 10 ans des rencontres en 2004. Ce fut l'occasion d'afficher les "Mémoires des Rencontres", le thème de la 10ème édition, et faire venir l'actrice camerounaise Wouassi Félicité. Malheureusement aucun invité n'est venu après elle.

Il faut dire que depuis 2001, la FCJT se bat dur auprès des institutions locales pour pérenniser cette manifestation et ce n'est pas tous les ans qu'elle est soutenue. C'est la raison pour laquelle en 2005 et 2007 nos rencontres cinématographiques n'ont pas eu lieu. La 11ème édition a eu lieu en 2006 sur le thème des "Arts et Réalités africaines". C'est grâce au soutien financier de la mairie de Dembéni, du conseil général et de quelques partenaires privés que les jeunes de Tsararano organisent cette 12ème édition.

 

Faire de Tsararano le fief du cinéma mahorais

Hamada Soihibou, le nouveau maire de Dembéni, présidait la FCJT avant d'être élu premier magistrat de cette commune en mars dernier. Il ne peut que féliciter les organisateurs des rencontres et l'ensemble des partenaires "qui oeuvrent pour la pérennité et la réussite de cette grande manifestation culturelle à Tsararano". "La volonté politique du conseil municipal est de continuer à soutenir cette manifestation par l'amélioration des conditions d'accueil", explique-t-il. Il souhaite pour l'avenir, "la création d'un centre culturel et cinématographique à Tsararano pour l'épanouissement de notre jeunesse".

En 2004, lors des 10 ans des rencontres cinématographiques, les jeunes de Tsararano avaient réalisé un court métrage sur le thème de la polygamie à Mayotte. Ce film a été projeté à Paris et a remporté le quatrième prix sur 120 films en compétition et sur 20 prix décernés. Président de la FCJT pendant des années et connaissant bien le tempérament passionné des jeunes de Tsararano pour le cinéma, Hamada Soihibou n'a pas tort de vouloir leur donner des atouts pour qu'ils s'épanouissent.

Dans l'objectif de sensibiliser la population mahoraise au cinéma, tous les premiers samedis du mois, à compter de septembre prochain, la dynamique Formation culturelle des jeunes de Tsararano a l'ambition de faire des projections à travers toute l'île. Pour atteindre cet objectif, ils veulent mettre en place des ateliers de réalisation et de montage de documents vidéo, des stages de sensibilisation et de formation aux métiers de l'image. Ils espèrent pouvoir organiser un grand festival à travers lequel seront présentés des films réalisés à Mayotte.
Mais en attendant la concrétisation de tous ces beaux projets, les jeunes de Tsararano espèrent accueillir de nombreux cinéphiles cette année. Alors ne manquez surtout pas cette occasion rare, celle de découvrir le cinéma d'Afrique et des îles sur grand écran. Rendez-vous à partir de ce samedi tous les soirs à partir de 18h30 à Tsararano, pour des séances en plein air… Prévoir un pull.

Rafik

PROGRAMME DES 12EMES RENCONTRES

SAMEDI 09 Août 2008
17H30 : SOIREE D’OUVERTURE,
18H30 : UN PAS DEUX PAS: fiction ; 2001 de Guy Désiré YAMEOGO (Burkina Faso),
18H45 : AU DELA DU TEMPS: fiction ; 1999, de Jean-Chris SEMUTAKIRWA (Rwanda)
19H15 : SAFI LA PETITE MERE: fiction ; 2004, de Raso GANEMTORE (Burkina Faso)
20H00 : PAUSE
20H45 : MADAME BROUETTE: Fiction ; 2002, de Moussa SENE ABASA (Sénégal)

DIMANCHE 10 Août 2008

18H30 : LE LOUP ET LA CIGOGNE (série : les fables de la fontaine) de Gaston KABORE (Burkina Faso)
18H40 : SENEGALAIS SENEGALAISE: Doc. 1999 ; de Laurence ATTALI (France)
20H45 : ALMODOU: fiction ; 2000 ; de Amadou THIOR (Sénégal)

LUNDI 11 Août 2008
18H30 : CHAMEAU ET LES BÂTONS (série : fable de la fontaine) de Abderrahmane SISSAKO (Mauritanie)
18H45 : VOYAGE À OUGA: fiction ; 1999, de Camille MOUYEKE (RDC)
20H45 : VIVA LADJERIE: fiction ; 2003, de Nadir MOKANECHE (Algérie)

MARDI 12 Août 2008
18H30 GRENOUILLE QUI VEUT SE FAIRE AUSSI GROSSE QUE LE BOEUF
(Série : fable de la fontaine) de Imunga IVANGA (Gabon)
18H40 : VENDREDI NOIR: fiction ; 2000, de Djingarey MAIGA (Niger)
20H45 : NUIT DE LA VERITE: fiction ; 2004, de Fanta Regina NACRO (Burkina Faso)

MERCREDI 13 Août 2008
18H30 : PRINCES NOIRS DE ST-GERMAIN-DES-PRÉS: fiction ; 1995 ; de Ben DIOGAYE BEYE (Sénégal)
19H00 : AIMÉ CÉSAIRE, LE MASQUE DES MOTS: Doc. 1987 ; de Sarah MALDOROR (France)
20H45 : COEUR ET RAISON: Doc. 1988, de Michel BRUNET (France)
21H10 : UNE MINUTE DE SOLEIL EN MOINS: fiction 2002 ; de Nabil AYOUCH (Maroc)

JEUDI 14 Août 2008
18h30 : ROUES LIBRES: Fiction ; 2001 de SIDIKI BAKABA (Côte d’ivoire)
20h45 : SAFI, LA PETITE MÈRE: Fiction ; 2004, de Raso GANEMTORE (Burkina Faso)
21h15 : VIE PLATINEE: Fiction 1987 ; de Claude CADIOU (France)

VENDREDI 15 Août 2008
18h30 : MADAME BROUETTE: Fiction, 2002 ; de Moussa SENE ABASA (Sénégal)
21h00 : Aimé Césaire, LE MASQUE DES MOTS: Doc. 1987 ; de Sarah MALDOROR (France)
21h40 : LA GENESE

Ce programme vous est communiqué sous toute réserve de modification *

Tarifs
Carte d’accès au foyer pour l’après-midi (avant 20 heures) : 2€ euros
Carte d’accès au foyer pour le soir (après 20 heures) : 2€
Carte d’accès au foyer pour les enfants (moins de 14 ans) : 1€
Carte d’accès pour toute la durée des rencontres : 20€

Formation culturelle des jeunes de Tsararano – FCJT – BP 31 – 97660 Dembéni
Tél. : 02 39 24 86 03 – Fax : 02 69 61 94 29 / 02 69 62 18 74

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1112

Le journal des jeunes

À la Une