{xtypo_dropcap}“J’{/xtypo_dropcap}admire les mamans mahoraises : tout quitter pour venir s’installer dans la Creuse et élever leurs enfants dans l’espoir d’une meilleure éducation, c’est vraiment courageux”, a déclaré le vice-président du conseil général de la Creuse, André Mavigner vendredi dernier avant de signer la convention qui lie désormais sa collectivité à celle de Mayotte.
En effet, depuis des années de nombreux Mahorais, qu’ils soient lycéens, étudiants ou tout simplement avec leur famille, s’installent dans ce département rural et où la population à l’une des moyennes d’âge les plus élevées de l’Union européenne. Bien évidemment, l’installation de citoyens jeunes et nombreux n’est pas pour déplaire à ceux qui se lamentent de voir les Creusois quitter leur département pour des contrées plus urbaines. Mais la vie à Guéret, Aubusson ou la Souterraine est bien différente de celle de Labattoir, Sada ou Mamoudzou.
“En venant ici, j’ai compris l’importance de l’école coranique et pourquoi les familles mahoraises tenaient tant à habiter toutes dans les mêmes quartiers, car il existe ici une solidarité extraordinaire”, a reconnu André Mavigner. Néanmoins, il a fait remarquer que rassembler tous les Mahorais dans les mêmes établissements scolaires ne les aidaient pas forcément, car leur pratique du français défaillante ne pouvait s’améliorer s’ils ne côtoyaient pas d’autres élèves. Le vice-président du conseil général de la Creuse s’inquiète également quant à la réussite scolaire des étudiants mahorais.
Un travailleur social parlant shimaore pour le département de la Creuse
“Auparavant, ils réussissaient presque tous leurs diplômes. Aujourd’hui pour ceux qui sont en postbac, c’est presque l’échec à 100%. On veut les comprendre pour qu’ils réussissent. Il y a à travailler l’orientation et le choix des filières. Le rectorat de l’académie de Limoges s’y emploie avec nous.” La mission du département de la Creuse visait donc à mieux appréhender la société mahoraise et ses institutions pour pouvoir délivrer un soutien adéquat aux Mahorais de la Creuse.
Ainsi, il est prévu prochainement la création d’un poste au pôle social du département pour une personne maîtrisant le shimaore et qui serait chargée de faciliter l’intégration des Mahorais de la Creuse. L’objectif est également de nouer des liens entre les services des deux collectivités pour envisager des actions communes, notamment en matière de formation.
Ahamed Attoumani Douchina s’est félicité de la venue d’une délégation de la Creuse et a promis que les Creusois seraient accueillis comme chez eux à Mayotte. La convention générale signée entre les deux collectivités officialise donc la relation entre la Creuse et Mayotte. “En signant, on signifie qu’on a pris en compte la situation de cette population. Désormais, on n’a pas le droit de les oublier et nous ferons en sorte que nos services respectifs travaillent ensemble pour cela”, a affirmé M. Mavigner avant d’offrir à M. Douchina un couteau. Celui-ci a donné en échange un coffre en bois.
Faïd Souhaïli
André Mavigner offre un couteau à Ahamed Attoumani Douchina. “Pour ne pas couper l’amitié, il faut donner une pièce en échange”, a-t-il affirmé à son hôte d’une semaine. M. Douchina a donc dû fouiller dans ses poches pour remplir sa part du contrat.
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