Tout a commencé en 2003, quand Steph Eugène a découvert la falaise de Boungoudravani, située sur la presqu'île de Bouéni, et a demandé à Marc Troussier, de la Fédération française de la montagne et de l'escalade (FFME), des fonds pour l'équiper. Steph a ainsi pu équiper 5 voies au tamponnoir. Après son départ, quatre amis décident de créer l'association et de s'atteler à une deuxième vague d'équipement à la fin du mois d'août 2006, en faisant une centaine de trous grâce à un groupe électrogène et un perforateur. Depuis janvier 2007, le site et ses 20 voies de 12 à 35 mètres, de difficulté 5a à 7a, a obtenu la convention de la FFME en tant que site sportif d'escalade.
Magnésie et torticolis
Pour accéder au site, il faut prendre le sentier qui part en face de la scierie, près de la base nautique d'Hagnoundrou, et monter à pied pendant environ une demi-heure. Dans une végétation luxuriante où résonnent les cris des makis, le contact des corps contre la pierre a une résonance très particulière où le dépassement de soi se conjugue avec le rapport direct à la nature. "Les efforts physiques sont intenses mais brefs. L'escalade demande beaucoup de sang-froid et une certaine technique qui demande beaucoup d'apprentissages. Par rapport aux parois artificielles, on développe des appuis dont on n'a pas l'habitude. Mais on progresse vite car il y a beaucoup d'échanges entre les grimpeurs et tout le monde se donne des conseils", explique Aurore, les mains pleines de magnésie.
Grâce aux chaussons anti-dérapants, et bien sûr l'assureur qui doit lutter contre le torticolis à force de relever la tête, l'escalade est plus facile qu'il n'y paraît, et on peut avoir une sensation de danger et de vide tout en ayant une certaine sécurité. C'est ce genre de sensations grisantes que recherche Mélanie Labeille, la vice-présidente de l'association : "L'escalade fait appel au sens de l'équilibre, et j'adore descendre en rappel !"
Julien Soria, grimpeur depuis un an et demi, monte souvent en tête, il passe le premier pour faire passer la corde au relais et permettre aux autres de grimper "en moulinette". Il précise qu'il existe des tas de pratiques différentes de la "falaise-école" de Boungoudravani : "Par exemple, le "terrain d'aventures" qui n'est pas équipé et où il faut des "coinceurs" pour remplacer les points d'ancrage et ne pas laisser de traces sur la montagne". A Mayotte, on peut aussi faire du bloc sur "la plage des Seychelles" à marée basse, des blocs pourraient également être ouverts à Acoua et Mtsangadoua, et même le mont Choungui serait équipable… Une subvention du conseil général a permis d'acheter le matériel, mais il manque des personnes capables d'équiper des parois.
Comme lors de la Fête de l'escalade qui a eu lieu les 16 et 17 juin 2007, quand Guillaume Schendiwann était président, Aurore aimerait faire venir un moniteur de la Réunion avec un brevet d'Etat pour faire un stage d'initiation d'une semaine au mois de juin. Et faire partager son expérience pour que l'escalade mahoraise continue de se développer.
Contact et tarifs : Aurore Baillavoine : 0639 29 17 26.
Licence découverte à 2 euros.
Licence à l'année : 75 euros, dont 35 euros pour l'association.
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.