06/05/2008 – Rencontre avec le président du Sénat

Une visite des appartements privés du président du Sénat. Une manière bien différente d’appréhender ce haut lieu de la République bourrée d’histoire, avec sa chapelle, l’Oranger et le musée de l’Oranger, les salons du président, les allées de ses appartement privés situés au Petit Luxembourg, l’escalier Joséphine, le jardin privé du président… Bref, les Mahorais ont pris connaissance des "privilèges du Sénat", avant d’être reçus par Christian Poncelet.
A la sortie, tous sortaient visiblement avec "assurance" sur certaines initiatives, comme a tenu à nous le préciser Abdoulatifou Aly. Pour le député, "quand on a vu un homme expérimenté, il va de soi que quand on sort de là, on n’est plus le même homme parce qu’on a appris de nouvelles choses, un certain nombre d’initiatives que les parlementaires et le président du conseil général de Mayotte peuvent mettre en œuvre, dès demain, pour essayer de faire respecter la souveraineté française à Mayotte et lutter, on ne peut plus efficacement, contre l’immigration clandestine. Mais pour conserver à ces initiatives tous leurs effets, nous dit-il, on a besoin de garder une certaine confidentialité pour que tout cela soit encore plus efficace".
 

Les Mahorais doivent prendre leur responsabilité face à l’immigration clandestine

Des initiatives qui, en toute vraisemblance, portent essentiellement sur la lutte contre l’immigration clandestine. "Jamais, nous dit-on, nous avions rencontré un homme qui nous parle aussi franchement. Nous devons prendre nos responsabilités, nous Mahorais, face à cette situation". Cette position, l’ancien député Henry Jean-Baptiste, venu rejoindre la délégation, nous l’a confirmée.

"Le président du Sénat a bien souligné que l’urgence se situait au niveau de l’immigration considérable que subit Mayotte et qu’il appartient au gouvernement de prendre les mesures permettant de contrôler cette situation, car si Mayotte n’est plus chez elle à Mayotte, rien ne sera possible. Il est donc important que les plus hautes autorités de l’Etat soient saisies de cette urgence et que nous puissions rapidement obtenir du gouvernement les moyens permettant de contrôler cette immigration. Il faut que Mayotte demeure mahoraise, parce que si Mayotte n’est plus mahoraise, elle ne sera forcément pas française et encore moins département français". Le danger serait donc une trop forte population en situation irrégulière, non un problème de développement comme on ne cesse de nous le répéter depuis plusieurs années.

Le sénateur Giraud aussi, avec qui il a souvent évoqué ces problèmes, va dans le même sens en disant qu’"il faut concrétiser cette voie, car ce n’est pas seulement le vote de la résolution qui va compter. Aujourd’hui, il faut que tous les Mahorais se mettent au travail pour préparer la départementalisation". Quant au calendrier, il semblerait que celui-ci sera fixé par la commission des lois du Sénat qui se rendra à Mayotte en septembre prochain. "Ce qui permettra à la conférence des présidents d’inscrire ce débat au niveau des deux assemblées", nous précise Adrien Giraud.

 

Les associations aussi sont conviées au débat

Pour cette "ultime" rencontre afin de remettre la fameuse résolution au président du Sénat, certaines associations ont été conviées dont la Famm (Fédération des associations mahoraises de Métropole) mais aussi l’association "Mayotte Française", née en 1984. Son secrétaire général, Hugues Béringer, qui la représente se "félicite de l’inscription de Mayotte dans la Constitution, ce qui n’était pas le cas dans les années 1970 où les Socialistes étaient encore prisonniers des accessions à l’indépendance qui paraissaient l’évidence".
Pour lui, c’est bien évidemment un "grand honneur, mais rien n’est gagné. Il faudra rester prudent et il y aura, il faudra s’y attendre, la pression du Quai d’Orsay qui n’admet pas la question de voir Mayotte devenir un département français, car qui dit département dit ancrage au sein de la République et dans le contexte mondial, animé par les Comores, c’est sûr que Mayotte non département c’est toujours une possibilité ouverte de rattachement aux Comores".

Une possibilité qui n’inquiète pas tant que ça le président du conseil général qui rappelle que "le Sénat est une institution qui a une relation singulière et très favorable à Mayotte car c’est grâce au Sénat que Mayotte est restée française, car le résultat du vote de 1974 a été décompté île par île, grâce au Sénat". Mais face à la lutte contre l’immigration clandestine que les Mahorais souhaitent voir reprendre le plus rapidement possible avec des moyens encore plus efficaces et ce refus soupçonné du ministère des Affaires étrangères de ne pas voir Mayotte accéder à la départementalisation, la tension diplomatique semblerait monter d’un cran.

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