{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es enjeux de ce scrutin sont tels qu’une telle campagne de sensibilisation est apparue nécessaire. Débutée le 7 février à Rennes, la campagne s’est poursuivie le 28 février à Marseille et le 1er mars à Poitiers. L’étape de Marseille a connu une forte mobilisation : en tout, ce sont 300 Mahorais et amis de Mayotte qui se sont mobilisés pour écouter les différents orateurs du Comité et les élus de Mayotte et de Marseille. En effet, cette réunion a été marquée par la présence du sénateur de Mayotte Soibahadine Ibrahim Ramadani et de Garo Hovsepian, le maire du 14ème arrondissement de Marseille, accompagné de deux de ses adjoints Jean-Marie Barsoti et. Claude Nassur, un Français d'origine anjouanaise.

Les différents orateurs ont tour à tour présenté les différents enjeux du scrutin et ses conséquences pour Mayotte et les Mahorais en cas de victoire du vote "oui", mais aussi en cas du vote "non". Aussi pour ce dernier cas, afin de mettre fin aux rumeurs véhiculées par les Grands-Comoriens en Métropole sur l’accession éventuelle de Mayotte à l’indépendance, il a été clairement dit que tel ne pourra être le cas puisque la consultation ne porte pas sur l’autodétermination de la population de Mayotte, mais est relative à l’organisation interne de la Collectivité au regard du droit français.

Pour le vote "oui", il a été rappelé le programme d’actions décliné dans le "Pacte pour la départementalisation de Mayotte" et le processus relatif à la mise en œuvre des chantiers pour construire le 101ème département français que le 1er magistrat du 14ème arrondissement de Marseille appelle de ses vœux. Il espère qu’au lendemain du 29 mars, "Mayotte formera la chaîne des départements français qui commence par le 01 pour l’Ain et jusqu’au 101ème pour Mayotte". Cette déclaration a été suivie par un tonnerre d’applaudissements.

Il s’agit d’envoyer "un message fort au Président de la République"

Pour le sénateur Ibrahim, qui a retracé le chemin du combat des Mahorais et qui est apparu particulièrement émotif à l’évocation des circonstances de la disparation de Zakia Madi, trois idées doivent guider le choix des Mahorais. Premièrement, il s’agit à ses yeux "de parfaire le travail commencé par les anciens", deuxièmement, il s’agit d’envoyer "un message fort au Président de la République" et appelle de ses vœux une forte participation des électeurs de Mayotte au scrutin du 29 mars et troisièmement, "garantir l’avenir de Mayotte dans la République grâce à l’acquisition de nouveaux droits et obligations". Le sénateur a conclu en invitant les Mahorais à opter pour "un oui, franc et massif".

Autre intervention très remarquée, celle de Claude Nassur, qui invite les Mahorais à ne pas "se laisser intimider par les Grands-Comoriens et saisir cette chance que leur offre le Président de la République pour dire "oui" à la départementalisation de l’île".

Sur le fond, le public présent était acquis à l’idée de la départementalisation. Pour l’anecdote, une maman mahoraise s’est insurgée contre les partisans du "non" en les invitant "à plier bagages pour rentrer à Mayotte s’ils ne veulent pas de la départementalisation, au lieu de vivre en France sous ce régime qu’ils dénoncent", avant d’ajouter qu’il s’agit de leur part d'"une attitude hypocrite, puisqu’ils ne veulent pas que les Français de Mayotte disposent des mêmes droits qu’eux en France".

Fort de ce succès de la campagne de Marseille, les membres du Comité ont continué leur tournée à Poitiers le 1er mars, ville où plus de 150 personnes ont répondu présent. Attentives aux différentes interventions, curieuses en posant un certain nombre de questions sur tous les domaines, les explications apportées ont permis de lever les derniers doutes qui sommeillaient en elles. Là encore, c’est un public très départementaliste qui va se mobiliser pour le 29 mars, soit en prenant part directement au vote par procuration, soit par la sensibilisation de leur famille restée à Mayotte en les incitant à choisir le vote "oui".

 

La rédaction, en liaison avec Abdoul Kamardine