05/12/2008 – IEDOM : Situation économique au 3ème trimestre

L’indice général des prix à la consommation augmente de 1,5% au seul 3ème trimestre, selon les chiffres de l’Insee Mayotte. Les prix du poste « produits alimentaires et boissons » enregistrent une hausse importante de 4,6% sur le trimestre, tandis que les produits manufacturés voient leurs prix diminuer de 1,4%. À Mayotte, les prix se sont ainsi accrus de 4,3% depuis le 1er janvier 2008, et de 5,5% par rapport au 30 septembre 2007. Ce qui représente une hausse toujours plus importante que celle constatée au niveau national (Métropole et Dom).

La consommation des ménages poursuit son dynamisme au 3ème trimestre 2008, portée par la hausse du Smig de 12,3% du 1er juillet 2008 et par un mois de septembre qui a cumulé les effets positifs sur la consommation des festivités du Ramadan et de la rentrée scolaire. Ainsi, les importations en valeur des produits alimentaires, des produits textiles et des biens d’équipement ménager ont fortement augmenté ce trimestre (respectivement +22%, +37% et +36% par rapport au 2ème trimestre).

Les importations de boissons augmentent de 40% en valeur par rapport au 2ème trimestre 2008, celles de cuisses et d’ailes de poulet, très prisées localement, de 30%.

En revanche, les ventes de véhicules de tourisme accusent un ralentissement : 318 unités vendues au cours du 3ème trimestre 2008. Toutefois, en cumul sur les neufs premiers mois de l’année 2008, les ventes restent en augmentation de 8,4% par rapport à la même période en 2007.

Les entreprises continuent d’investir malgré des anticipations pessimistes

Les importations de biens d’équipement professionnel réalisées au cours du 3ème trimestre 2008 s’élèvent à plus de 6,5 millions d’euros, en hausse de 3% seulement par rapport au 2èmeème trimestre 2007. Sur les neufs premiers mois de l’année 2008, les entreprises mahoraises ont ainsi importé pour plus de 19 millions d’euros de biens d’équipement professionnel, soit une augmentation de 18% par rapport à la même période en 2007. trimestre 2008, mais de 16% par rapport au 3

Pourtant, d’après les résultats de l’enquête de conjoncture de l’Iedom, menée auprès de 72 entrepreneurs de Mayotte, l’activité au 3ème trimestre 2008 s’est ralentie, comme en témoigne l’orientation à la baisse du solde d’opinions relatif au courant d’affaires, et ce pour la première fois depuis 2004. Cette situation se serait d’ailleurs traduite par une baisse des effectifs employés. La détérioration des charges d’exploitation (en liaison avec la hausse du Smig mahorais de 12,3% au 1er juillet 2008), couplée à un allongement des délais de paiement de la clientèle – publique notamment -, qui devient une préoccupation majeure et récurrente pour les entreprises mahoraises, pénalisent les situations de trésorerie. D’ailleurs, les anticipations pour les prochains trimestres sont plutôt pessimistes, les entrepreneurs interrogés tablant encore sur une baisse du courant d’affaires, accompagnée d’une réduction des effectifs et d’une aggravation des situations de trésorerie.

D’après les 24 professionnels du secteur du commerce ayant répondu à l’enquête de conjoncture, le courant d’affaires a continué sa progression au 3ème trimestre 2008, mais de façon moins significative qu’aux trimestres précédents. Selon les commerçants interrogés, le mois de Ramadan et la rentrée scolaire n’auraient pas été aussi favorables que prévu. Les stocks (matières premières comme produits finis) sont jugés supérieurs à la moyenne, signes de méventes parfois. Comme dans les autres secteurs d’activités, les professionnels font état d’une dégradation des situations de trésorerie. Et, pour la première fois depuis trois ans, ils mentionnent une orientation à la baisse des prix de vente. Si les anticipations concernant l’activité des prochains mois sont orientées défavorablement, les professionnels du secteur affichent toutefois leur intention d’investir, notamment dans l’ouverture de nouveaux magasins.

Premiers signes de ralentissement dans le secteur de la construction

Les professionnels du secteur de la construction ayant répondu à l’enquête font état d’un net ralentissement de l’activité au 3ème trimestre 2008, se traduisant par une réduction sensible des effectifs employés. De plus, les entrepreneurs se montrent soucieux pour les trimestres à venir et anticipent une dégradation du volume d’affaires. En outre, les carnets de commandes se désemplissent et ne se reconstituent pas, comme en témoigne le solde d’opinions correspondant, orienté à la baisse et situé en deçà de la moyenne de longue période. Les chefs d’entreprises s’inquiètent de l’absence de projets de gros chantiers publics, s’agissant notamment de travaux d’infrastructures. L’attente de validation du Padd depuis plusieurs années et le retard important déjà pris dans la mise en route du Contrat de projet et de ses chantiers inquiètent beaucoup.

Même s’ils pèsent relativement peu par rapport à la commande publique (promotion immobilière par exemple), les chantiers privés suscitent des inquiétudes, du fait des interrogations sur le projet de loi pour le développement économique de l’Outremer concernant les programmes de défiscalisation, ainsi que du climat morose lié à la crise financière internationale. Enfin, les situations de trésorerie se sont une fois de plus dégradées ce trimestre, les délais de paiement de la clientèle publique (collectivités locales, Collectivité départementale) devenant de plus en plus longs. Dans ce contexte, les entrepreneurs interrogés se montrent pessimistes quant à l’activité des prochains mois et déclarent ne pas avoir l’intention d’investir.

Pour autant, les importations de ciment ont considérablement augmenté au cours du 3ème trimestre 2008, s’établissant à 47.000 tonnes, en hausse de 146% par rapport au 2ème trimestre et de 111% en glissement annuel. L’indice général des prix du bâtiment à Mayotte (Indice BTM 01), qui reflète l’évolution du coût de la construction localement (coût de la main d’œuvre, prix des matières premières, de l’énergie, du transport,…), s’est accru de 4,9% entre juin et septembre 2008, du fait notamment de l’augmentation du Smig mahorais en juillet. Sur un an, entre septembre 2007 et septembre 2008, l’indice évolue de 8,2%.

L’ylang-ylang et l’aquaculture tirent les exportations

Selon la direction régionale des douanes, les importations (hors hydrocarbures) du troisième trimestre s’établissent à plus de 102 millions d’euros, ce qui représente une hausse de 8,5% par rapport au 2ème trimestre. En cumul sur les neufs premiers mois de l’année 2008, les importations se sont donc accrues de 15,7% par rapport à la même période en 2007. Demeurant à un niveau très faible, les exportations se sont néanmoins fortement accrues ce trimestre (+68,7%) et s’élèvent à plus d’1,8 million d’euros, en hausse de 16,6% en glissement annuel.

Toujours selon la direction régionale des douanes, aucune exportation de vanille ou de cannelle n’a été enregistrée au 3ème trimestre 2008. Par contre, les exportations d’essence d’ylang-ylang semblent relancées, avec 3,2 tonnes d’huiles essentielles exportées au cours du 3ème trimestre, pour une valeur de près de 300 milliers d’euros (en progression de plus de 300% par rapport au trimestre précédent, et de 44% en glissement annuel).

Les exportations de produits aquacoles sont également en hausse, puisqu’elles ont doublé entre le 2ème et le 3ème trimestre 2008, pour atteindre plus de 30 tonnes de poissons exportées et une valeur de 219,5 milliers d’euros. Toutefois, en cumul, sur les neufs premiers mois de l’année, les exportations aquacoles affichent un léger recul par rapport à 2007 (un peu plus de 70 tonnes, soit -16%).

Selon les industriels (hors industries agro-alimentaires) ayant répondu à l’enquête de conjoncture, le courant d’affaires du 3ème trimestre 2008 aurait marqué le pas, comme le montre le solde d’opinions relatif à l’activité, dont le niveau est largement inférieur à la moyenne de longue période. Néanmoins, les industriels mahorais restent confiants quant à l’activité du prochain trimestre et témoignent d’une volonté d’investir dans l’année à venir.

Dynamisme du secteur du tourisme

D’après les dix entrepreneurs exerçant dans l’industrie agroalimentaire et ayant participé à l’enquête, le courant d’affaires du 3ème trimestre s’est une fois de plus accru, et ce en partie grâce à une augmentation des ventes pendant le mois de Ramadan (septembre). Cette conjoncture favorable s’est accompagnée du recrutement d’effectifs supplémentaires. Malgré une hausse des prix de vente, les situations de trésorerie se sont détériorées, du fait d’un alourdissement des charges d’exploitation, notamment des charges salariales en liaison avec la hausse significative du Smig. Les industriels de l’agroalimentaire enquêtés se montrent plutôt optimistes quant à l’activité du 4ème trimestre, et auraient l’intention d’investir dans les mois prochains.

Au 3ème trimestre 2008, le courant d’affaires du secteur du tourisme s’est avéré relativement dynamique, d’après les professionnels interrogés, situation qui se serait traduite par le recrutement d’effectifs supplémentaires. Néanmoins, ils font état d’une détérioration de leurs situations de trésorerie, en lien avec une hausse constatée des charges d’exploitation et un rallongement des délais de paiement de la clientèle.

À fin août 2008, la fréquentation de l’aéroport de Dzaoudzi (hors transit) s’est accrue de 8,6% par rapport à fin août 2007 et de 68% par rapport à fin mai 2008. En cumul, sur les huit premiers mois de l’année 2008, l’aéroport de Dzaoudzi a enregistré près de 172.000 passagers, soit 9,2% de plus que sur la même période de 2007.

Source : Iedom, bulletin trimestriel de conjoncture, N°137, 3ème trimestre 2008.

 


 

Plan de soutien à l’activité et aux entreprises

  • Un plan de financement à l’économie, destiné à fournir des liquidités à moyen terme aux banques impactées par la crise, tout en leur offrant un guichet en capital pour renforcer leurs fonds propres. Objectif : éviter l’effondrement du système financier et rétablir la circulation des mouvements de capitaux et du crédit.

Ce plan a été mis en place avec le soutien de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne. Le Gouvernement a demandé des contreparties aux institutions financières en matière d’éthique et de financement de l’économie.

  • Un plan de soutien à l’activité et aux entreprises, qui se décompose ainsi :

– Un plan de soutien de 22 milliards d’euros pour assurer le financement des PME.

– La mobilisation des services de l’État pour assurer le suivi de la façon dont les banques accordent les prêts.

– La création d’un fonds stratégique d’investissement.

– L’exonération immédiate et totale de la taxe professionnelle pour les nouveaux investissements.

 


 

Le dispositif de médiation du crédit

La mission de médiation du crédit s’intègre au plan de soutien à l’activité, pour se concentrer sur les problèmes de financement des entreprises et leurs relations avec les banques, dans le strict respect des règles de confidentialité et de secret bancaire :

  • S’assurer du respect des engagements pris par les banques en contrepartie des mesures de soutien dont elles bénéficient, notamment en relation avec les commissions départementales de suivi
  • Ne laisser aucune entreprise, et notamment aucune PME, seule quand elle est confrontée à un problème de financement
  • Examiner leur situation de manière concrète en vue de proposer des solutions chaque fois que cela est possible, via le dépôt d’un dossier sur le site http:/www.mediateurducredit.fr
  • Identifier les entreprises nécessitant la mise en œuvre d’une médiation et leur apporter une réponse de proximité en s’appuyant sur les commissions de suivi mises en place auprès des préfets
  • Un correspondant local (directeur départemental de la Banque de France ou de l’Iedom) désigné par le préfet et des personnalités qualifiées pour accompagner la mise en place du dispositif
  • Saisir le Gouvernement de tous les problèmes majeurs non résolus
  • Rendre compte

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