Rapport de la CRC sur la situation financière de la CDM

Les conclusions du rapport de la Chambre régionale des Comptes (CRC) sur les finances de la Collectivité départementale de Mayotte ne sont pas une surprise pour le Parti communiste rénové de Mayotte.

En effet, la CDM avait déjà adressé en 2007, suite à l’instauration du Fonds intercommunal de péréquation (Fip), des mises en garde à l’Etat et qui n’ont visiblement pas été prises en compte dans l’analyse de la CRC.

Ainsi, dans un triple contexte de sous-développement économique et social, de crise économique et de désengagement de l’Etat vis-à-vis de ses responsabilités en matière de rattrapage économique et d’instauration des aides sociales à égalité avec tous les citoyens français, la mise en application du Fip qui ampute de manière autoritaire et irréfléchie 20% des ressources de la CDM, ne pouvait que déboucher deux ans plus tard vers une faillite préjudiciable finalement au processus départemental.

Ce n’est donc pas une surprise pour le PCRM et malheureusement pour les Mahorais c’est la confirmation et la preuve que le gouvernement UMP et Nouveau centre, au-delà des discours prometteurs, sont les instigateurs d’un désengagement progressif de l’Etat.

Il n’y a donc pas de déficit de la Collectivité, mais il s’agit bien d’un déficit social et économique de l’Etat et ceci pour 3 raisons essentielles :

1- la CDM garantit la responsabilité sociale que l’Etat ne veut assumer que dans 25 ans : les recrutements à caractère social opérés depuis 2004 ont eu pour effet d'éviter l’explosion sociale comme en 1993 et apporter ainsi une paix sociale relative et une expansion économique fragile.

2- la CDM soutient le financement des communes à travers le Fip et les contrats territoriaux,

3- la CDM assume à elle seule, les compétences d’un département et d’une région en plus des missions de l’Etat qu’elle porte sur son budget,

Et le tout sans contrepartie ni compensation financière véritable.

L’analyse de la CRC est donc superficielle et déconnectée de la réalité mahoraise. Il s’agit d’une analyse purement comptable et technocratique.

 

Assani Alidina,

secrétaire général du Parti communiste rénové de Mayotte