{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}i l’Europe semble lointaine, tant dans le quotidien que géographiquement, des Mahorais, la deuxième adjointe à la mairie de Saint-Denis a rappelé l’importance de l’Europe pour une île qui envisage de devenir une Rup.

“C’est avec les fonds européens que Mayotte pourra se développer. Quand l’Etat donne 100 à une région, il donne la même somme aux autres régions. Quand l’UE donne 100 à une région hexagonale, la Réunion reçoit 10 fois plus. Si les Mahorais sont d’accord, notre combat sera que Mayotte soit traitée comme la Réunion. La Réunion reçoit 2 milliards d’euros sur une période de 6 ans, Mayotte a une population équivalente au quart de celle de la Réunion, elle doit donc recevoir au moins 500 millions d’euros”, a lancé l’élue réunionnaise.

Pour cette femme politique, Mayotte possède les mêmes handicaps que la Réunion (éloignement de l’Europe, insularité, petit marché, besoin de cohésion sociale) et l’Europe doit donc aider Mayotte. Les élus mahorais doivent montrer une véritable volonté d’intégrer l’UE (aujourd’hui Mayotte, bien que française, est considérée comme un pays tiers à Bruxelles) et cela doit émaner d’une volonté populaire et donc d’un vote massif des Mahorais. “La volonté de Mayotte doit être portée par les Mahorais eux-mêmes. Mayotte doit envoyer un signe fort à l’Europe”, a-t-elle insisté lors de sa conférence de presse hier.

 

Priorité à l’éducation, au logement et à la santé

 

“Contrairement au PCR d’Elie Hoarau, nous avons soutenu la départementalisation. Et contrairement à la liste Alliance des Outremers, une candidate mahoraise, Abouchirou Saïd, figure sur notre liste. Et nous nous engageons à ce qu’un Mahorais ou une Mahoraise fasse partie de notre équipe à Bruxelles et Strasbourg pour suivre les dossiers de Mayotte à l’UE, ainsi qu’à faire venir la commission chargée du développement à Mayotte. Les Mahorais ont été humiliés, méprisés parce que certains ont estimé qu’ils n’étaient pas dignes de pouvoir figurer sur une liste européenne. C’est un scandale”, fustige Ericka Bareigts.

Celle-ci a axé son programme pour Mayotte sur 3 axes : l’éducation, le logement et la santé. “Les fonds européens doivent être orientés sur l’éducation des Mahorais. Il faut que les familles aient des logements décents. Les bidonvilles de Kawéni ou M’gombani sont une honte pour la France. L’Europe doit mettre des fonds dans l’assainissement et le traitement des déchets”, a revendiqué l’élue réunionnaise.

Abouchirou Saïd quant à elle s’est dite “fière” d’être la candidate socialiste de Mayotte. “Le PS a donné une chance à la jeunesse pour préparer l’avenir et développer notre île. On a tout à faire, notamment le haut-débit, si important pour les jeunes et pour l’ouverture au monde. Il faut donc s’engager”, indique l’adjointe chargée des sports à la mairie de Tsingoni.

 

Faïd Souhaïli