{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}rudent, Dini Ahamadi l’avait été avant de quitter Mayotte pour Palma de Majorque. Celui-ci avait annoncé l’objectif dans Mayotte Hebdo Sport : la montée en poule A pour les sports collectifs et faire du mieux que possible dans les sports individuels. Deux semaines après, c’est avec le sourire que nous avons retrouvé le même, à l’heure des comptes. En effet, la délégation mahoraise a récolté 3 médailles en athlétisme et les sports collectifs ont presque tous atteint le but fixé.

“Le jeune Abdou Bourhane a décroché l’or en javelot et l’argent au poids. Housnati Bacar a eu le bronze sur 800 m. Le volley a gagné ses trois matches et monte donc en poule A. Le handball en l’absence d’une équipe dans la poule A a été reversé dans celle-ci. Du coup, les Mahoraises se sont battues pour une médaille, mais ont échoué au pied du podium”, relate Dini Ahamadi.

Les grandes déceptions sont venues du basket, où les garçons se sont battus comme ils pouvaient, mais ils n’ont rien pu contre Majorque (102-38), la Martinique (87-61) et Madère (61-53) et du tennis de table. “Il y a un grand écart dans ces disciplines”, résume le chef de la délégation mahoraise. Le bilan est donc satisfaisant, d’autant que le comportement des Mahorais sur et en dehors des terrains a été exemplaire. “Il y a eu une bonne ambiance, les jeunes sont conscients de ce qu’on attend d’eux.

 

Les Jeux des îles européennes à Mayotte, difficile pour 2014

 

Vu les conditions dans lesquelles on évolue à Mayotte et vu ce qu’ont les autres, les médailles obtenues ont de la valeur”, estime Dini Ahamadi. Le dirigeant a été impressionné par l’organisation et les installations majorquines et estime que Mayotte est loin d’être prête pour accueillir les Jeux des îles européennes (abusivement appelés Jeux des Rup) en 2014.

“Pour 2011 c’est impossible, et même 2014, ce sera difficile. Ici on part de zéro, nos installations sont embryonnaires en ce qui concerne les sports nautiques, il n’y a pas assez de logements pour 1500 personnes, il n’y a que 2 gymnases. Tout le monde doit s’y mettre. Il faut que chaque ligue soit en mesure d’organiser sa compétition. Il faut beaucoup de bénévoles, d’arbitres”, fait-il remarquer. Néanmoins, il insiste sur la nécessité pour les jeunes sportifs mahorais de se confronter à leurs homologues européens dans ce genre de compétitions.

“C’est toujours bien de voir ce que les autres sont capables de faire et de se fixer des objectifs à atteindre. On se renseigne sur les autres pays, on apprend qu’ils sont licenciés depuis leur plus tendre enfance pour beaucoup ou pratiquent le sport à l’école. J’aimerais qu’à l’instar de l’île d’Elbe, on puisse se donner l’objectif d’organiser cette compétition pour 2014, même si on n’y arrive pas. Cela impulsera une dynamique et on pourra repousser si nécessaire. Cette année, on devait aller à l’ile d’Elbe et ils n’ont pu être prêts. Ils le seront l’an prochain”, explique Dini Ahamadi.

 

Faïd Souhaïli