{xtypo_dropcap}E{/xtypo_dropcap}st-ce que vous avez déjà eu à faire des démarches ou reçu des plaintes concernant cette route ?

On s’est renseigné pour savoir à qui était cette route. Le conseil général n’a jamais voulu nous recevoir, quand on est allé à la mairie, ils nous disaient que ce n’était pas à eux, de même dans les entreprises. Du coup personne ne voulait s’en charger. La dernière fois qu’elle a été faite, je crois que c’était les industriels qui avaient payé les travaux parce qu’à un moment donné les clients ne venaient plus. Ils en ont eu assez.

Le problème à Mayotte c’est qu’il faut attendre que la situation soit totalement dégradée ou qu’il y ait des morts avant d’avoir une réaction. Je peux vous citer l’exemple de la route de Chiconi, sur la montée. Pendant longtemps, il n’y avait pas de passage destiné aux élèves qui se rendaient au collège. Ils étaient obligés de marcher sur la route. A plusieurs reprises, nous avons essayé d’alerter les élus. On voulait intervenir avant qu’un drame n’arrive. Mais du côté de la municipalité, il n’y avait jamais les fonds. Pourtant ils nous avaient certifié que le dossier était en cours depuis longtemps.

L’année dernière il y a eu un accident, un bus s’est renversé avec plein d’élèves à l’intérieur. On a alors convié les médias en disant qu’on avait alerté les élus plusieurs fois sans qu’ils réagissent. Alors on leur a dit clairement que si jamais il y a un décès grave, on se constituera partie civile. Comme par miracle, quelques semaines plus tard les travaux ont commencé. Ce qui est dommage, c’est qu’il faille en arriver là pour avoir une réaction.

 

En quoi consiste votre action ?

En tant qu’association, nous avons entamé auprès du procureur une démarche qui nous autorise à être partie civile en cas de poursuite judiciaire. A chaque fois qu’il y aura un procès pour accident lié à la voirie, nous serons là. Quand il y a un accident, mortel, on va voir les familles pour essayer de porter plainte. Mais lors des décès, les Mahorais n’aiment pas ressasser le sujet. A Mayotte, on n’agit pas, on ne réagit pas non plus, on laisse aller. Et personne ne fait rien. Est-ce que vous réalisez que le conseil général lui-même ne sait pas à qui est cette route ?

Vous imaginer le marasme que ca représente. On pourrait les attaquer à ce sujet, mais pas tant que personne ne vient porter plainte. Il faut qu’une personne vienne nous voir pour des dégâts avérés avec un constat. Si quelqu’un rencontre des difficultés par rapport à la route, il peut aussi passer nous voir pour s’informer sur la procédure. Il a la possibilité d’aller seul au tribunal, mais cela n’aura pas forcément le même impact. On avait eu une discussion avec la direction de l’Equipement par rapport aux dégâts routiers, ils ont accepté d’engager leur responsabilité sur des problèmes liés aux routes qui sont à leur charge. En cas de plainte, ils savent qu’ils sont responsables. A Mayotte tout le monde doit se bouger, les gens doivent comprendre qu’une voiture coûte cher.

 

Contacts : adurmayotte@hotmail.fr

Président Mikidadi Assani : 0639 69 49 05

Secrétaire Noussoura Ali : 0639 66 84 76