{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e rapport sur la gestion des déchets souligne le retard pris en la matière par les collectivités locales, qui n'offre aujourd'hui aux usagers que des décharges non-conformes, et ce malgré la loi du 13 juillet 1992 qui imposait aux collectivités d'améliorer la gestion de leurs déchets avant 2002… Reprenant les conclusions de l'étude sur les déchets menée par l'Iedom, le CES condamne les graves problèmes organisationnels dont souffre l'ensemble de la filière, et exhorte les responsables locaux à intégrer en amont, dans leur politique de collecte et de ramassage des ordures, la logique du tri sélectif.
Le rapport met également en avant l'existence de filières de traitement, portées par des opérateurs industriels (Tétrama et Enzo technique recyclage), dont les résultats encourageants laissent à penser que de nouveaux développements des procédés de valorisation et de traitement des déchets, plus performants, pourraient voir le jour en 2010. Parmi d'autres fortes recommandations, le CES insiste sur les vertus d'une sensibilisation plus poussée auprès des publics jeunes et scolaires sur les risques écologiques et sanitaires liés à une mauvaise gestion des déchets.
L'institution rappelle qu'à Mayotte, plus de 60% du tonnage global des ordures est composé de matériaux de compostage, soit des déchets verts et alimentaires, contre 20% en Métropole. Une particularité qui fait dire au CES qu'il devient urgent de promouvoir des aires de compostage individuelles.
Pêche : un rôle de régulateur social et économique
Concernant la préservation et le développement des activités de pêcheries mahoraises, les membres du CES ont en premier souligné avec pugnacité les rôles de régulateur social et économique que revêtent ces activités artisanales et vivrières sur un territoire insulaire encore trop dénué de richesse, avant d'avancer le potentiel que dégage ce secteur en pleine phase de mutation.
Ainsi, les membres du CES s'accordent à dire qu'il est temps que les élus locaux se mobilisent pour qu'enfin les pêcheurs mahorais soient reconnus comme des professionnels de la mer à part entière. En effet, l'Enim (Etablissement national des invalides de la marine), le régime de sécurité sociale commun à tous les navigants professionnels du commerce, de la pêche et de la plaisance, n'existe toujours pas à Mayotte.
Le conseil économique et social insiste par ailleurs sur l'impérieuse nécessité d'éloigner de la ZEE mahoraise les thoniers senneurs, dont les activités de pêches industrielles nuisent à la préservation de la ressource halieutique et menacent la structuration d'une filière artisanale ou semi-industrielle locale. Les mêmes membres du CES pointent dans leur avis l'absence d'infrastructures portuaires comme un frein absolu au développement de la filière, tout comme le manque de réseau de commercialisation structuré.
"Des équipements pour le stockage et le conditionnement des produits de la mer sont nécessaires à la fois au niveau sanitaire et pour mieux valoriser les produits auprès des consommateurs", souligne le rapport.
Les membres du CES souhaitent par ailleurs que les collectivités locales développent un panel d'aides cohérentes, afin d'aider les professionnels d'une part à se former, et de l'autre à mettre leurs navires aux normes. Des dispositifs de facilitation d'acquisition des navires pourraient également favoriser l'émergence d'une flottille de palangriers ou de petits "long liners".
Plus économiques en carburant, ils permettent aussi des volumes de capture plus importants, si toutefois, comme le préconise le rapport, le parc de dispositifs de concentration de poissons est renforcé autour de l'île. Enfin, le CES préconise d'associer la pêche et le tourisme afin de permettre aux professionnels de la mer de proposer de vrais produits touristiques ouverts sur le lagon, comme la pêche sportive ou les balades en mer.
FM
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