{xtypo_dropcap}Q{/xtypo_dropcap}uoi qu'il en soit, un article du Monde de la semaine dernière faisait état du retour naturel des saumons dans la Seine (une étude est lancée pour voir maintenant s'ils s'y reproduisent…) et d'une trentaine d'espèces de poissons. Bientôt Chirac pourra s'y baigner.

Cette semaine c'est un reportage sur le miel de Paris qui éveille en moi des espoirs. Les abeilles, vitales pour la vie sur terre par leur action dans la pollinisation des plantes, mourraient, tuées par les pesticides déversés par citernes entières sur les champs de nos campagnes, tuées par les haies qui disparaissent au profit d'immenses étendues arides, artificiellement enrichies par des engrais qui finissent dans les nappes phréatiques et les rivières. Et puis voilà cet article qui redonne du courage. Au cœur des villes, au-dessus des embouteillages, des hommes produisent du miel, par tonnes, avec un rendement supérieur à la campagne !

L'article en question présentait cet homme, qui avait transformé son rêve d'enfant en réalité. Ayant participé à un "club abeilles" au collège, il s'était pris de passion pour cet insecte, l'avait étudié, et était devenu apiculteur chevronné. Il est aujourd'hui responsable des ruches de l'Opéra de Paris. Le miel le plus cher du monde, vendu dans les boutiques chics de la capitale…

Et je me suis dit que ça ne tenait parfois pas à grand chose. Que nos actes, nos paroles, nos engagements pouvaient porter leurs fruits, même longtemps après que la graine ait été plantée. Et j'ai imaginé le conseil général, poussé par une force inconnue, qui embauchait (enfin !) un apiculteur, faisait fabriquer des ruches et les mettait à disposition des établissements scolaires et des enseignants intéressés par cette idée simple et dans l'air du temps. L'apiculteur assurerait une formation aux enseignants qui le voudraient, et le conseil général mettrait à disposition gratuitement les ruches.

On pourrait ainsi imaginer, d'ici quelques années, pouvoir manger, déguster, se régaler, de miel de Mayotte, et même le vendre aux visiteurs de passage. Du miel de manguier, de papayer, de cannelier… "Made in Mayotte". Ca pourrait même créer quelques emplois et diffuser une belle image de Mayotte à l'extérieur. Et je me suis dit que la lecture des journaux avait vraiment du bon. Dommage que ce ne soit pas assez répandu comme pratique, car ça pourrait aider à faire circuler quelques bonnes idées et à les répandre, à la volée.

 

Laurent Canavate