{xtypo_dropcap}"L{/xtypo_dropcap}a surveillance virologique est destinée à identifier les virus circulants et ne constitue pas un décompte exhaustif du nombre d’infections par les virus grippaux à Mayotte", souligne le rapport. La semaine dernière, "sur 120 prélèvements réalisés, 26 (22%) sont positifs pour un virus de grippe A, dont 18 pour le virus A/H1N1 2009 et 8 pour un autre virus A, en cours de sous-typage".

"Le nombre de prélèvements effectués a quadruplé par rapport aux semaines précédentes. La part du virus A/H1N1 2009 par rapport aux autres virus A (saisonniers) est en augmentation. Au total, 238 prélèvements ont été réalisés depuis le début de la surveillance, dont 57 (24%) résultats positifs pour grippe A, 31 cas de virus A/H1N1 2009 et 26 cas de grippe A saisonnière".

Pour l'instant, aucun patient n’a été hospitalisé pour grippe à Mayotte et aucun certificat de décès reçu à la Dass n’a mentionné les mots "grippe" ou "syndrome grippal". Selon le Dr Tinne Lernout, qui coordonne la surveillance de la grippe à Mayotte, "le virus se diffuse de plus en plus, mais le nombre de cas ne dit pas tout car il y a eu une augmentation des prélèvements et du nombre de patients qui consultent pour des symptômes grippaux par apport à la semaine dernière". Les cas comptabilisés ont été identifiés principalement dans les dispensaires du Nord et en Petite Terre mais "le virus circule sur tout le territoire", tient à préciser le Dr Lernout.

"Beaucoup de personnes qui ont des signes de grippe ne l'ont pas : ils peuvent avoir une rhinopharyngite ou un rhume. Il faut éviter les vents de panique. Si un patient a de la fièvre, il faut qu'il reste à la maison pour éviter de contaminer les autres et ne se rendre à l'hôpital que si la maladie devient grave", prévient l'épidémiologiste.

En cas d'épidémie à grande échelle, comme c'est le cas en Nouvelle-Calédonie ou à la Réunion, 5 centres de consultation dédiés à la grippe sont prévus, au Nord, à Jacaranda, au Centre, au Sud et en Petite Terre, dès que les dispensaires seront débordés. Ils permettront de trier les patients dès leur arrivée, avec un circuit séparé. Mais selon le Dr Lernout, "ce n'est pas encore nécessaire pour l'instant".

La grippe A est en effet un virus extrêmement contagieux : "Il faut se laver les mains au savon régulièrement et nettoyer les surfaces touchées par le malade. Celui-ci doit éternuer et tousser dans un mouchoir, le jeter à la poubelle, se laver les mains et éviter de cracher par terre. Il doit aussi porter un masque pour protéger son entourage. Une vingtaine de masques seront distribués à chaque patient, qui doit le mettre à chaque fois que quelqu'un entre dans la pièce", précise le Dr Lernout.

Les personnes qui ont un risque plus élevé de faire des complications sont les nourrissons de moins d'un an, les femmes enceintes, les personnes qui ont des maladies chroniques comme l'asthme, des problèmes cardiaques ou du diabète et les personnes obèses.

Au sujet de l'épidémiologiste supplémentaire promis par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot lors de son déplacement à la Réunion la semaine dernière, le Dr Lernout signale que le recrutement est en cours et qu'elle "espère qu'il va arriver le plus vite possible pour donner un appui pour la surveillance de la grippe, le suivi des prélèvements et des personnes hospitalisées".

 

JP