Justice : Tribunal correctionnel

 

{xtypo_dropcap}C'{/xtypo_dropcap}est seulement après une bonne heure d'attente que la séance a pu débuter; le temps de trouver un traducteur de secours dans un autre service. Cela n'a pas empêché le renvoi de plusieurs affaires. Madi sera le premier a passer devant le juge. Ce voleur multirécidiviste n'a visiblement pas froid aux yeux. Depuis qu'il s'est lancé dans ce secteur très lucratif, il comptabilise plus d'une quinzaine de vols signalés. Appareils ménagers, bijoux, vêtements, matériel électronique, tout y passe. Il a même réussi le coup de maître de voler un membre du barreau et un magistrat, en la personne de maitre Fatima Housseni et de Gilles Rognoni, l'ancien procureur. Ce dernier s'est vu délesté de son téléphone portable de fonction. Devant le juge, il ne conteste pas les faits. Lors de son audition, il a même avoué avoir commis tant de vols qu'il ne se souvient plus de qui et quand. Deux par semaine précise t-il au juge. Arrivé en 2007 à Mayotte, il a été condamné la même année à trois mois de prison pur vol, peine à l'issue de laquelle il a été renvoyé aux Comores. Aujourd'hui, ce père de famille natif d'Anjouan et sans papier, est incarcéré pour une affaire de vol aggravé commis quelques mois seulement après son retour sur l'île, en octobre 2009. Une peine de 18 mois de prison couplée à une interdiction de territoire de trois ans. Dans chaque enquête où il est impliqué, la police a retrouvé ses empreintes sur les lieux des vols. "Si mes empreintes ont été trouvées, c'est que j'étais là" a-t-il précisé aux enquêteurs. Un cas qui a permit au juge de gratifier l'audience d'une de ses sorties "Vous avez des problèmes chez vous et pour les résoudre, vous venez piller la France. Si demain un autre pays venait piller les Comores, vous ne seriez pas d'accord."

" Je demande pardon au tribunal" répond le prévenu. Pour le procureur, il n'y a aucun doute sur la culpabilité du prévenu. Lui-même a reconnut tous les faits. Il demande une peine de deux ans. Le juge le suivra dans son délibéré. Le prévenu sera finalement condamné à deux ans de prison et devra payer plus de 4000 euros de dommages et intérêts.

 

 

HT

 

Délibéré: Un journaliste d'Upanga jugé pour diffamation

Après plusieurs mois de renvois le juge a enfin statué sur l'affaire opposant un journaliste d'Upanga à la société Somaco. Dans un article de l'hebdomadaire publié il y a plusieurs mois, le journaliste dénonçait les pratiques de l'enseigne sur ses employés; des travailleurs précaires et mal payés selon lui. Me Kondé, l'avocat du journaliste avait jusqu'alors choisi de faire annuler la procédure. "On pensait qu'il y avait prescription", explique-t-il. C'est à dire que le plaignant avait dépassé la période de trois mois,  requise pour toute procédure en diffamation contre un média. Mais finalement le juge en a décidé autrement. Les faits seront jugés à partir du 23 juin. Le tribunal devra déterminer si oui ou non, il y a eu diffamation. Quant au prévenu, il aura a prouver que tous les éléments qu'il a mentionné dans son article sont vrais. Sinon il pourra toujours plaider sa bonne foi, en prouvant notamment qu'il n'a aucune animosité personnelle envers le plaignant, mais surtout qu'il a prit toutes les précautions nécessaires dans la rédaction de son article et dans son enquête. Cependant, il n'est pas facile pour le journaliste d'avoir des preuves sur des faits concernant la vie privée ou sur des actes répréhensibles n'ayant pas encore été jugés, d'autant plus si les témoins qui ont contribué à l'article refusent de se dévoiler.