Alors que le cas alarmant des 4.000 enfants abandonnés de l'île a récemment été rappelé par Saïd Omar Oili, un pas symbolique a été franchi ce mardi dans la protection de l'enfance avec la signature d'un protocole entre le président du conseil général, le préfet, le vice recteur, le tribunal, le Parquet, la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et l'agence régionale de santé. Cette signature fait suite à la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l'enfance et faisant du président du conseil général le garant du recueil, de l'évaluation et du traitement des informations préoccupantes s'agissant des enfants en danger ou risque de danger. "La situation des enfants à Mayotte nécessite une adaptation particulière", a annoncé Ahamed Attoumani Douchina, en rappelant qu'une cellule "Bass maltraitance !" existe depuis novembre 2007 au sein du service de l'aide sociale à l'enfance.
"L'adoption de ce protocole va permettre une utilisation optimisée de cette cellule, c'est un document de référence qui situe la place de chaque acteur et garanti une meilleure communication entre eux." Un enthousiasme partagé par le préfet qui, estimant que "la protection de l'enfance est l'affaire de tous", a annoncé la mise en place prochaine d'un observatoire des mineurs isolés qui aura trois missions : assurer le suivi quantitatif et qualitatif de la situation, favoriser la coordination des actions et être une force de proposition pour améliorer le traitement des mineurs isolés. Depuis trois ans, la cellule Bass maltraitance, dirigée par Corine Lardenois, s'occupe de récolter toutes les informations préoccupantes émanant du Parquet ou des services administratifs, et de les analyser pour déterminer s'il y a risque de danger, à savoir que l'enfant connaît des conditions d'existence susceptibles de l'exposer à un danger, ou danger avéré ce qui signifie que l'enfant est victime de violences physiques, d'abus sexuels, d'actes de cruauté mentale, de négligences lourdes ayant des conséquences graves sur son développement psychique et psychologique.
Selon l'évaluation et le travail de terrain fait par la cellule, des propositions sont émises allant de la mesure éducative au placement en famille d'accueil. La loi du 5 mars 2007 stipule qu'en cas d'urgence, le conseil général peut désormais procéder à une mise à l'abri du mineur. Le protocole précise également que "tous les mineurs se trouvant sur le territoire de Mayotte ont droit, quelle que soit la situation administrative de leurs responsables légaux, à la même protection."
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