Invité par Soulaïmana Noussoura, le président de l'union départementale de Mayotte de la CFE-CGC, Gérard Labrune, secrétaire général de l'organisation syndicale et membre du conseil économique et social national, a mené un débat à la MJC de M'gombani sur le microcrédit vendredi dernier. Devant une assistance peu nombreuse, l'auteur d'un rapport sur le microcrédit en 2008 en a vanté les mérites, soulignant que "l'initiative privée est une condition nécessaire au développement". Le microcrédit est pour lui "une possibilité de sortir du chômage et des minimas sociaux, en respectant les individus" et en leur permettant même de créer leur entreprise.
Au niveau national, le microcrédit a permis la création de 24.000 entreprises et de 71.000 emplois en 2008, ce qui prouve que c'est "un élément économique non négligeable", qui permet de soutenir les personnes qui n'ont pas accès au crédit bancaire. Installée à Mayotte depuis 1996, l'Adie (Association pour le droit à l'initiative économique) est le seul organisme à délivrer des microcrédits sur notre île. Elle est la seconde au niveau national en termes de production, après la Corse. Financée par l'Etat à 20% et par le conseil général à 60%, le reste étant de l'autofinancement, elle a accompagné 2.200 projets depuis sa création et sa déléguée régionale Dassami Faharidine espère atteindre 600 projets cette année, soit plus d'1.670.000€ dépensés. Le maximum de crédit accordé est fixé à 6.000€, et peut être cumulé avec un prêt sur l'honneur à taux zéro. Le montant moyen des prêts est de 2.700€. Le taux d'intérêt de ces prêts est fixé à 9,71%, car les 6 conseillers effectuent un travail d'accompagnement comptable et de gestion gratuit, en se rendant régulièrement sur le terrain.
Le taux d'impayé à Mayotte est de 3,51%, contre 6,58% au niveau national. La moitié des porteurs de projets sont des commerçants et des importateurs, les autres bénéficiaires se répartissant dans les secteurs de la restauration, de l'agriculture, de l'artisanat, des taxis, de l'électricité ou de la plomberie. Avec une moyenne d'âge de 48 ans, 60% étaient des femmes qui très souvent n'ont pas eu la chance d'être scolarisée et qui n'auraient pas pu avoir de travail sans le soutien de cette structure d'accompagnement.
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.