{xtypo_dropcap}H{/xtypo_dropcap}oarau, plombier
Maintenant, les règles vont être de plus en plus respectées. J'espère aussi que les produits les plus importants baisseront au niveau des prix. Ça a déjà été le cas pour l'essence qui est passée à un euro et le carton de mabawa qui a diminué d'environ cinq euros. Bon, on verra le changement après plusieurs mois, mais je suis sûr que le département est une bonne chose.
Kiss, lycéenne à Kawéni
Avec le département, nous aurons une vie économique et sociale meilleure qu'avant. Certes, il y aura plus d'impôts et de taxes à payer, mais les personnes les plus en difficulté sur l'île pourront bénéficier d'aides sociales, du RMI par exemple, même si ça consiste à patienter quelques années. L'essentiel, c'est qu'il y aura plus de moyens pour les plus démunis.
Diho, artiste
Il faut maintenant suivre l'évolution des mesures qui vont être prises. Il appartient à nos dirigeants de faire en sorte que les Mahorais se retrouvent dans le département, en opérant des actions locales pour le développement, faire tourner le business économique de Mayotte qui réside dans le lagon, la faune et la flore. Il y a la possibilité de créer beaucoup d'emplois dans ces domaines-là. Je pense qu'il faut aller doucement et on va aller doucement comme prévu, découvrir les différents points au fur et à mesure. En tout cas, c'est un rêve d'hommes et de femmes plus qu'honorables qui est accompli. Ils avaient un souhait qui vient de se réaliser.
Anssuya, lycéenne à Chirongui
Maintenant, il va falloir assumer les inconvénients ! Et si nos élus ne font pas leur boulot, il va y avoir encore plus de problèmes que ce qu'il y a eu sans le statut de département, la population souffrira davantage des nouvelles règles.
Mariama, mère au foyer
Maintenant, Sambi doit s'intéresser à son peuple et arrêter de nous embêter. À Mayotte, les générations défilent et nous avançons. Nous venons d'obtenir le département et beaucoup de choses vont être différentes. Tout le monde nous soutient et respecte le choix qu'on a fait, nous essayons d'assurer l'avenir de nos enfants avec l'aide de la France. Alors aujourd'hui, le président comorien doit s'occuper de son pays. S'il les entretient, alors les Grands Comoriens et les Anjouanais arrêteront de se tuer dans l'océan.
Mahaventa, garagiste
Les politiciens doivent maintenant faire leur travail, sinon les problèmes qu'on rencontre aujourd'hui ne seront jamais réglés et notre nouveau statut ne servira à rien.
Ahamadi Soula, artisan
Mayotte sera moins africaine ! J'entends par-là que des règlements stricts vont être de plus en plus imposés à la population et il y aura de moins en moins de laisser-aller dans les lois, comme à l'Africaine où l'on laisse passer beaucoup de choses. Ce sera très difficile pour nous de respecter certains règlements parce que je pense que nous ne sommes encore prêts, nous ne sommes pas encore adaptés.
Mogné Madi, retraité
Je ne peux pas dire vraiment ce qui va se passer, je ne sais pas ce que nous apportera ce département. Tout ce que j'espère, c'est qu'il y aura des solutions pour arrêter ces clandestins qui viennent sans arrêt à Mayotte. J'espère qu'il y aura plus de moyens contre l'immigration à partir de maintenant.
Raya, lycéenne à Kahani
Et maintenant ?… Rien ne change pour moi, avec ou sans le département. Mais j'ai voté par respect pour ma famille, pour mes grands-parents qui attendent ça depuis très longtemps.
Salami Abassi, instituteur
Il faut faire en sorte que les Mahorais qui vont en Métropole pour les études ou le travail puissent trouver ce qu'ils cherchent ici. Si les élus parviennent à les faire revenir, ils contribueront très fortement à la création d'entreprises et d'emplois, par et pour les Mahorais, et dans le même temps on fera un grand pas vers la lutte contre le travail clandestin. Pour nous qui sommes sur place, j'espère qu'on va pouvoir gagner plus d'argent pour nos familles grâce aux aides que devrait apporter le département.
Saïd, sans emploi
Après que nos anciens se sont battus pendant des années pour ce statut et qu'ils ont eu finalement gain de cause, ce sont aux jeunes et aux élus de bien prendre la relève. Si on avance bien, on n'aura rien à envier aux autres départements français.
Oustadi, employé à SFR
Maintenant, ce serait bien qu'on puisse construire une université par exemple pour les jeunes qui vont étudier en Métropole, ce genre de choses, ça nous ferait économiser de l'argent public dans le long terme. Le problème – qu'on décide de partir ou de rester – c'est qu'il y a très peu de boulot pour les jeunes mahorais. Au moins s'ils ne trouvent pas de travail, qu'on les aide à entreprendre, mais il n'y a pas de financements pour eux, aucune aide, les élus s'en foutent. On verra si le département changera les choses.
Chakiri Chahardi, en formation avec la Mission locale
On va se développer au niveau touristique et des lois. Il y a plusieurs inconvénients, mais ce qui compte ce sont les avantages, comme les aides familiales. J'ai entendu dire aussi que Mayotte va rentrer dans un périphérique européen, c'est une bonne chose puisqu'on pourra se faire connaître encore plus de la France et des autres pays occidentaux. Ils verront nos richesses, notre force. Ce statut nous mettra plus en avant aux yeux des plus grands.
Abdoul Djalil, commerçant
On n'a pas encore le département ! Ce n'est qu'en 2011, dans deux ans, qu'on l'aura vraiment. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a de bonnes nouvelles pour notre île, des actions qui n'étaient pas possibles avant et qui le seront grâce à ce nouveau statut. Le ministre de l'Outremer, Yves Jégo nous a déjà annoncé qu'il y aura un vol direct Paris-Dzaoudzi, c'est un bel exemple du changement positif. Mais il reste encore beaucoup de boulot à réaliser avant 2011.
Darday, employé à SFR
Maintenant ?! Je ne suis pas politicien et je ne peux pas vous dire ce qu'il va y avoir, mais je sais qu'il y aura quelques changements. Je peux dire par contre que c'est une évolution pour Mayotte, une bonne évolution.
Antufati, femme de ménage
Les gens qui viennent et qui repartent vont être plus chassés dorénavant. Ils doivent rester là-bas, notre vie va changer pour nous et chez nous; il faut que leur vie change chez eux et pour eux. Leur président doit arranger leurs problèmes et nous laisser tranquilles.
Tribune libre
"99% pour le "oui", nous l'avons fait !"
Je suis très très content de la victoire du "oui". Je pense que Mayotte va pouvoir commencer à préparer son avenir avec sérénité, celui de ses enfants et à la France de continuer avec nous le processus qu'elle a promis. Le 29 mars 2009 restera un grand jour, car on craignait beaucoup des jeunes, mais les familles, les grands frères et soeurs ont bien fait leur travail et dieu merci les jeunes ont bien compris l'enjeu…
Une mise en garde toutefois aux Mahorais : bien choisir les représentants qui vont mener cette marche vers l'ancrage définitif de leur île au sein de la République, pas de marionnettes.
Un souhait : ce jour du 29 mars doit être inscrit comme jour férié et chômé dans le calendrier de Mayotte, comme l'est le jour de Maoulida ou de l'abolition de l'esclavage, juste pour rendre hommage aux Mahorais, mais surtout à nos "poilus" qui se sont battus pour le maintien de Mayotte dans la France…
La victoire pour Chirongui : je ne peux m'en empêcher et me faire le porte-parole, en rendant hommage à ma commune, à la population et aux électeurs de la commune, de Chirongui à Tsimkoura, de la rampe cannelle à Poroani, en passant par M’ramadoudou et Malamani, mais aussi les deux Miréréni.
Je me souviens, il était 11h à peu près lorsque le président Douchina est passé dans le bureau de vote n°54 de Tsimkoura, il nous a nargués en disant qu'à Kani tous les bureaux de vote étaient déjà à plus de 300 votants ! Je lui ai répondu en souriant : rendez-vous à 20h… Je ne me suis pas trompé. La victoire est à nous à plus de 70% de taux de participation et à 99% pour le "oui", nous l'avons fait ! Pour montrer notre attachement et notre implication dans ce combat de nos anciens et qui est le nôtre maintenant, et non pour obtenir l'organisation du maoulida chengué. Mais le président du CG doit tenir parole en rendant hommage aussi à la population méritoire, ce sera alors la cerise sur le gâteau. De toute façon, c'est la fête pour tous les Mahorais et il faut marquer le coup…
Bravo et encore bravo à notre chère et tendre terre "Chirongui et Mayotte". Merci.
Bravo à tous les partisans du "oui", mais aussi du "non" qui ont eu le courage de s’exprimer.
Vive Chirongui ! Vive Mayotte dans la République française !
Ali Djinouri, de Tsimkoura
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.