Ils ont entre 17 et 25 ans, ils sont en situation irrégulière et tous les trois ont avoué avoir commis des vols dans différentes administrations. Après le jugement du mineur de la bande, le matin même ; les deux autres sont passés en comparution immédiate mardi après midi. Le premier, que nous appellerons Madi, est arrivé à Mayotte en 2007, "pour avoir une vie meilleure" dit-il. Durant les auditions, il a reconnu avoir participé aux vols commis dans les locaux de l'auto-école Djoumoi, la semaine dernière ainsi que ceux d'EDM, dans la nuit du 24 au 25 février. Samedi soir, il est parti dévaliser l'IFSI, alors que sa femme est encore hospitalisée à la maternité, où elle vient d'accoucher. Une situation qui étonne le juge Yves Moatty. Il ne comprend pas pourquoi les prévenus s'en sont pris à l'une des rares structures publiques qui leur vienne en aide. Le cas du second prévenu est encore plus éloquent. Ce dernier dit être à Mayotte depuis seulement 18 jours, pour se "faire soigner à l'hôpital" explique t-il. Il dévoile une ancienne cicatrice, qui serait liée à un coup de couteau. "Comment voulezvous vous faire soigner si vous volez l'hôpital ?", demande le juge à plusieurs reprises. "J'ai volé l'hôpital parce que le médicament coûte 90 euros." Lors de son intervention, le directeur de l'hôpital, Alain Daniel a estimé le préjudice matériel à environ 13.000 euros. "L'hôpital a été visé alors qu'en ce qui concerne l'aide à cette population, nous sommes exemplaire" a-til ajouté. Malgré l'insistance de leur avocat sur leur situation précaire et les difficultés rencontrées par les sans-papiers pour trouver du travail, les deux prévenus ont écopé d'une peine de prison de 18 mois avec mandat de dépôt et cinq ans d'interdiction de séjour sur le territoire.
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