02/11/2007 – Guerre de minarets à Majicavo-Dubaï

 

Mais comment une mosquée peut-elle diviser tout un village ? « La mosquée que voici, celle de Dubaï Bandraju, est la première construite dans ce village. Vieillissante, nous avons entrepris des travaux depuis le 15 août dernier pour la rénover. Ainsi donc, certains croyants se rendent à la mosquée d’en bas et d’autres à celle-ci. Seulement le vendredi, jour de la grande prière, ceux qui fréquentent la mosquée d’en bas voudraient que la prière se tienne uniquement chez eux. Mais ce n’est pas possible. Nous n’avons pas la même manière de conduire nos prières et nous ne voulons pas suivre leurs façons », explique l’imam Ali Madi Mouhamed, guide spirituel de la mosquée Dubaï Bandraju.

Ainsi donc, aux dires des habitués de la mosquée de Dubaï Bandraju, les piliers de la seconde mosquée croisent les bras un peu plus haut que ceux de leur mosquée Bandraju qui croisent eux les bras un peu plus bas. Et d’autres choses semblerait-il… Une guerre de minarets qui s’est déplacée jusqu’à la gendarmerie.

« Le 29 mars dernier, nous avons été convoqués à la gendarmerie. Nous avons signé un pacte de non-provocation. Et nous avons passé ainsi sept mois sans conflit », relate une troupe de croyants amassée devant la mosquée en construction. Mais sans crier garde, « les coutumiers de la mosquée 2 sont allés porter plainte chez le Grand cadi ». Celui-ci s’est empressé de convoquer les fidèles de la mosquée Dubaï. Aucun compromis n’ayant était trouvé, le cadi a pris alors l’engagement de fermer la mosquée en construction. Décision que tente d’appliquer Saïd Ahamadi Raos, maire de la commune de Koungou. Sacrilège qu’il ne faut en aucun cas tenter d’outrepasser, préviennent ses partisans.

« Une commission de sécurité est passée. A aucun moment elle n’a précisé qu’il fallait fermer la mosquée. Elle a seulement conseillé de mettre certaines choses dans les normes. Il faut des portes qui s’ouvrent de l’extérieur et certaines de l’intérieur, ainsi que des escaliers pour accéder à la mosquée. Nous faisons le nécessaire. Il n’y a aucune raison qui justifie la fermeture de notre mosquée. Si la municipalité veut faire ça, il faudra d’abord nous passer par le corps », réagissent vivement les musulmans de cette place.

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