Jeudi matin, la police de l'air et des frontières est intervenue dans le quartier Caro Boina à Koungou pour interpeller des habitants suspectés de favoriser l'aide au séjour d'étrangers en situation irrégulière. Huit personnes ont été mises en garde à vue au CRA. Celles-ci affirment avoir été violentées, ne pas avoir pu se rendre aux toilettes et ne pas avoir reçu à manger ni à boire à 18 heures, heure approximative de la rupture du jeûne en ce mois de ramadan. "J'ai demandé à boire à 18 h, on m'a répondu qu'on n'était pas au restaurant" raconte l'un d'entre eux alors qu'une dame explique de son côté que des hommes de la PAF l'appelaient "Chérie" de manière suggestive. Les habitants sont sortis le lendemain à 10 h de leur garde à vue. Ils estiment ne pas avoir été traités avec le minimum de respect et considèrent être en règle quant à leurs compteurs d'électricité. La commissaire Maureille de la PAF explique l'intervention de manière bien différente.
"Ces personnes fournissaient de l'électricité grâce à des branchements anarchiques à des personnes en situation irrégulière. Les clandestins payaient 40 € par mois, soit bien plus que leur consommation réelle. Ils étaient de plus logés dans des sous-sols ou des bangas indignes. Ces personnes exploitent la misère des autres. Ils ont par ailleurs été très bien traités lors de leur garde à vue. Nous respectons les croyances de tout le monde, d'ailleurs ils ont pu manger et boire dès lors qu'ils l'ont souhaité." Mme Maureille précise dans cette histoire que c'est bien la PAF qui a demandé la réquisition d'EDM et non l'inverse comme semblent le penser les gardés à vue. Parmi les habitants de Koungou, une personne a été mise hors de cause, 2 ont reçu un rappel à la loi et les autres sont convoquées devant le tribunal correctionnel le 16 février 2011.
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