Le député européen, professeur de philosophie et catholique pratiquant ne cache pas ses positions au sujet de l’islamisme radical en France. En plein débat sur les séparatismes et alors que le pays déplore à nouveau deux attentats terroristes, le parlementaire a souhaité rencontrer Hamada Mahamoud Sanda, le Grand Cadi à Tsingoni.
Arrivé dimanche sur le territoire, c’est à la mosquée de Tsingoni que le député européen Les Républicains François-Xavier Bellamy a entamé officiellement son programme de visites ce mardi matin. Et le lieu choisi pour donner ce coup d’envoi n’a rien d’anodin, alors que l’attentat à Conflans-Sainte-Honorine contre l’enseignant Samuel Paty, et l’attaque au couteau de la basilique de Nice ont remis la question de la laïcité au coeur du débat national. Cette semaine, le projet de loi du gouvernement contre les séparatismes arrive d’ailleurs devant le Conseil d’État, pour une présentation en conseil des ministres le 9 décembre prochain. La dernière mouture du texte devrait sortir durcie par les récents événements.
Et c’est donc dans cette mosquée, la plus ancienne de France encore en activité, que le député européen et catholique pratiquant a pu échanger sur la place de la religion à Mayotte, département français où plus de 90% de la population est musulmane. “J’aurais aimé Monsieur le Grand Cadi, que vous parliez de la religion, dans le contexte actuel, où des gens tuent en France”, a introduit le député Mansour Kamardine en voyant arriver Hamada Mahamoud Sanda dans la petite salle de prière, historique pour Mayotte.
Un Islam synonyme de cohésion sociale
“Nous sommes nés sur une terre que nous considérons comme musulmane, c’est dans notre culture, notre vie, mais que nous croyons ou que nous ne croyons pas, nous vivons ici tous ensemble, et chacun peut faire ce qui lui plaît”, a répondu le Grand Cadi. “Nous n’avons rien à voir avec ce qui se passe ailleurs, au contraire, cela nous blesse car c’est contraire à notre vision”, a-t-il poursuivi avant d’expliquer le rôle clé du conseil cadial à Mayotte, qui doit justement veiller au respect du vivre ensemble et à la cohésion sociale. Or, ces missions sont mises à mal par les flux migratoires, fait encore savoir le responsable religieux. La récente manifestation de musulmans chiites à Mamoudzou pour célébrer l’anniversaire de la mort de l’Imam Hussein, petit-fils du prophète, avait provoqué un tollé dans la population mahoraise, à majorité sunnite. “Nous avons laissé Mayotte se transformer en passoire.”
L’immigration dans le viseur
Une thématique migratoire qui est aussi chère à François-Xavier Bellamy. En réaction aux attentats, le député européen dénonçait ainsi sur les antennes de Sud Radio “le flux migratoire délirant qui entre toujours dans notre pays”. “La parole que vous portez est importante, et nous avons tous notre rôle à jouer pour dire qu’aucune religion authentique ne peut passer par la violence”, a-t-il salué.
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