Les chauffeurs des bus scolaires se sont mis en grève illimitée le 25 novembre à la suite des affrontements de Dzoumogné la veille, qui ont conduit à la blessure de l’un des leurs. Ils ont donc appelé toutes les autorités de l’île à prendre leurs responsabilités. Après deux jours de conflit, un accord a été signé le 27 novembre.
Il aura fallu 4 heures de négociation pour que les syndicats des transports scolaires et les acteurs politiques du territoire trouvent un accord. Signé, le protocole met fin à la grève illimitée entamée le 25 novembre. “Nous avons fait ce qu’il fallait faire et presque tous les points que nous avons proposés ont été actés”, se réjouit Anli Djoumoi Siaka, secrétaire général FO Transport logistique UNCP Mayotte. La préfecture, le conseil départemental, le rectorat, l’association des maires, la société Matis et GIE Tama Ya Leo Na Messo prennent chacun des engagements pour assurer la sécurité des transporteurs et des élèves. “Le déploiement des effectifs de la gendarmerie et la police sur la zone de compétence et sur les tronçons de routes identifiés à risque” fait partie des grandes mesures prises par l’État. Les forces de l’ordre seront également autorisées à fouiller les sacs dans ces zones en question.
De son côté, le rectorat s’engage à “réactiver les évacuations d’urgence en cas d’atteintes graves” ou encore à contrôler les titres de transports, entre autres. L’académie se concentre particulièrement sur Dzoumogné, où des patrouilles des forces de l’ordre seront postées aux abords du collège et lycée. Deux nouveaux postes dAED (assistant d’éducation) et d’APS (assistant de prévention et de sécurité) ainsi que deux services civiques vont également renforcer l’équipe déjà présente sur les lieux. Attendu au tournant, le Département doit augmenter le “nombre de médiateurs à 50 en contrat précaire ». « Ils seront transférés dans l’accompagnement et 15 agents supplémentaires en temps complet. » Et si cela vient à ne pas suffire, il fera appel aux entreprises privées de sécurité.
Autre sujet de débat lors de la réunion : l’itinéraire des bus scolaires. Les deux sociétés de transports et le conseil départemental doivent proposer “un plan de transport” qui sera appliqué si les caillassages se répètent. Au total, ce ne sont pas moins de 23 mesures qui ont été prises et les autorités sont priées d’assurer leur mise en oeuvre car “quand nous parlons de sécurité, il ne s’agit pas de politique mais de vies en jeu”, souligne le syndicaliste.
“Satisfait n’est pas le mot adapté”
Une nouveauté est à souligner dans ce protocole. Conviée à la table des négociations, l’association des maires va mettre à disposition la police municipale ou les agents ASVP afin de sécuriser les arrêts de bus. Une participation indispensable selon Anli Djoumoi Siaka. “Les maires ont su prendre l’ampleur de la situation. Ces violences se produisent chez eux, ils ont donc leur part de responsabilité. Ils doivent sécuriser.”
Malgré cette fin de conflit sur le papier, les syndicats restent sur leur garde. “Je ne peux pas dire que nous sommes satisfaits, ce n’est pas le mot adapté. Nous sommes plutôt attentifs et vigilants. Parce que nous avions déjà signé un précédent accord, mais il n’a eu aucun effet”, rappelle le secrétaire général FO Transport logistique UNCP Mayotte. Les deux semaines restantes avant les vacances scolaires serviront à tester l’efficacité de ce protocole. En parallèle, des discussions pour préparer la rentrée et le reste de l’année seront entamées. Mais tous gardent en tête que tout peut basculer en quelques heures à Mayotte.
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.