Le personnel du collège de Doujani s’est mis en grève comme prévu ce jeudi 3 décembre. Si leur manifestation était pacifique, elle a très vite été perturbée par les élèves de l’établissement. Ces derniers ont improvisé une manifestation et ont bloqué la rue du collège toute la matinée.
La grève du personnel du collège Nelson Mandela de Doujani a été quelque peu perturbée par les élèves. Alors que les enseignants se sont postés en face de l’établissement pour manifester dans le calme, les enfants se sont très vite agglutinés autour d’eux. Ne voulant pas créer la confusion ou une quelconque émeute, les professeurs ont décidé de se retirer et de reprendre le chemin de l’enceinte. Le champ libre, les enfants ont alors improvisé une manifestation dans la rue du collège avec des pancartes de fortune. « Rendez-nous nos 20 euros », pouvait-on lire sur les bouts de cartons. Les collégiens ont expliqué avoir payé cette somme au début de l’année scolaire en échange d’un tee-shirt à l’effigie du collège. Sauf que la distribution se fait toujours attendre… Un ras-le-bol auquel s’ajoutent des collations jugées « infectes ».
Face à ce mécontentement, les agents du service civique ont été envoyés pour calmer les élèves surexcités, en vain. Ces derniers se sont retrouvés face à plusieurs dizaines de policiers nationaux et municipaux qui sont restés en retrait, du côté du rond-point de Doujani, pour éviter tout débordement. Mais la foule a attiré les malfaiteurs. Des jeunes qui, ne seraient pas scolarisés au sein du collège Nelson Mandela, ont lancé une bombe lacrymogène dans la foule. Provoquant le malaise d’un élève et d’une enseignante. Dépêchés sur place, les pompiers n’ont pu accéder aux malades, à cause de multiples caillassages.
Des parents d’élèves en colère
Présents au moment des faits, les parents d’élèves ont déploré la gestion de prise en charge de leurs enfants qui étaient sous la responsabilité de l’établissement scolaire, mais aussi le manque de communication de la part de la hiérarchie. « Cette situation aurait pu être évitée si le principal nous avait prévenus qu’il y avait un préavis de grève. Il n’avait qu’à nous dire de ne pas envoyer nos enfants à l’école. […] Nous avons les retrouvés à l’extérieur en train de crier. Nous avons évité le pire ! », s’est indignée Raoudhoiti Youssouf, présidente de l’association des parents d’élèves du collège de Doujani. Conséquence : ce sont les parents qui ont pris l’initiative de renvoyer les enfants chez eux. De son côté, la direction a tenu un tout autre discours. « Les CPE et les surveillants étaient présents pour les accueillir. Mais certains ont refusé d’entrer… On ne pouvait pas les obliger », a rétorqué Philippe Chatelard, le successeur de Jean-Michel Baudoin, qui a affirmé avoir averti de la tenue de la grève par le biais d’une affiche collée au sein du collège.
Une grève suspendue jusqu’à nouvel ordre
Même si les enseignants n’ont pas pu manifester comme ils le souhaitaient, ils ont maintenu leur réunion avec la direction du collège. Ils en sont ressortis satisfaits, mais prudents. Le principal a accédé à leurs revendications, mais devait tout notifier par écrit en guise d’engagement, au plus tard hier soir. « En attendant ses promesses écrites, nous avons suspendu le mouvement de grève. Nous allons analyser ce qu’il nous aura envoyé et nous déciderons de la poursuite ou non de la grève », a fait savoir Yacouba Galledou, secrétaire général du syndicat SGEN-CFDT Mayotte. Les syndicats ont promis de reprendre leur mouvement dès lundi si le principal ne tenait pas ses promesses. Pour l’heure, les élèves peuvent reprendre le chemin de l’école.
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