En visite ce lundi matin à l’hémicycle Younoussa Bamana pour une séquence intitulée « droits de l’enfant », le secrétaire d’État en charge de l’enfance et des familles, Adrien Taquet, a invité le Département à participer à la prochaine contractualisation de la stratégie nationale de prévention et de protection de l’enfance.
Mayotte avait loupé le coche l’année dernière. Le 14 octobre 2019, 30 départements étaient choisis pour participer à la première vague de contractualisation de la stratégie nationale de prévention et de protection de l’enfance. À l’occasion de sa visite ce lundi dans l’hémicycle Younoussa Bamana, Adrien Taquet, le secrétaire d’État en charge de l’enfance et des familles, invitait donc le Département à prendre le train en marche dès l’année prochaine et ainsi faire partie des 40 nouveaux sélectionnés qui se partageront 200 millions d’euros. L’objectif ? « Recevoir des moyens supplémentaires, notamment pour la cellule départementale de recueil de traitement et d’évaluation (CRIP), et de l’ingénierie », pour accélérer le virage de la prévention en protection de l’enfance, sécuriser les parcours des enfants protégés et prévenir les ruptures, donner aux enfants protégés les moyens d’agir et garantir leurs droits, et préparer l’avenir et sécuriser la vie d’adulte des enfants protégés.
À Mayotte plus qu’ailleurs, cette thématique représente une grande part du budget de la collectivité, comme en témoigne le schéma départemental de l’enfance et la famille, qui permet un enrichissement et une diversification de l’offre. Toutefois, le président Soibahadine Ibrahim Ramadani concède que le territoire doit encore « développer des familles spécialisées et des structures », à l’instar de la protection maternelle et infantile, dont celle d’Acoua a été inaugurée lundi après-midi par Adrien Taquet, quelques heures seulement après le lancement du mois d’actions préparatoires à la 31ème journée internationale des droits de l’enfant. « En tant qu’adultes, nous avons le devoir moral de protéger les plus fragiles et les plus vulnérables, comme les enfants en situation de handicap. […] Le rajeunissement de la délinquance ne doit pas être passé sous silence », plaide l’élu local pour rappeler la violence qui sévit dans le 101ème département.
L’État c’est bien, les associations c’est mieux
À sa droite, c’est un Adrien Taquet attentif aux propos de son interlocuteur qui a souhaité démontrer sa volonté de s’attaquer à la racine du problème. « L’éducation d’un enfant doit se faire en dehors de toutes violences physiques, psychologiques et sexuelles », insiste-t-il avant de préciser que l’enfant est désormais considéré comme une victime à part entière des violences conjugales. Mais pas seulement. Il met alors en exergue les 11 vaccins obligatoires ou encore le déploiement de la stratégie de lutte contre la pauvreté. Si Adrien Taquet a conscience que son rôle – et celui de l’État – est de mieux accompagner certains parents et d’investir massivement dans la prévention, il se tourne également en direction des associations. « Il faut soutenir les professionnels pour créer une société dans laquelle tous les enfants son épanouis. Chaque jour, chaque heure qui passe, vous vous engagez auprès [d’eux]. Vous faites un travail remarquable, encore plus ici sur le champ de la protection de l’enfance », concède-t-il, en s’adressant à l’assemblée. « Nous sommes tous des vigies attentives au bien-être de nos enfants. C’est tous ensemble que nous réussirons. »
« Les enfants ont besoin d’avoir des droits »
Questionné par un ancien jeune ambassadeur du défenseur des droits concernant le court et moyen terme, Adrien Taquet met l’accent sur le droit à l’éducation, le premier remède de tous ces maux ou plutôt le baromètre « d’aujourd’hui et de demain », sans lequel « nous ne pourrons pas avancer ». Comme bien souvent dans ce genre de situation, les mêmes chiffres reviennent toujours au galop pour justifier l’action du gouvernement à Mayotte. Celui du jour ? 1.000 classes rénovées ou créées sur l’île d’ici 2022. « J’ai envie d’être optimiste pour l’avenir de l’île », confie-t-il. Un optimisme pas forcément partagé par tout le monde, notamment par les principaux concernés. Que ce soit Faniya, Anita, El Anrif et Ambdou du Secours catholique – Caritas, ou leurs homologues du Village d’Éva, d’Apprentis d’Auteuil, d’Espoir et réussite, de Mlézi Maoré, tous, sans exception, réclament leur dû : « Les enfants ont besoin d’avoir des droits. »
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