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Vingt étudiants et étudiantes ont fait leur rentrée au campus connecté d'Hajangoua.

Face à l’inexistence de certaines filières sur l’île, plusieurs étudiants se voient obligés de suivre des cursus à distance. Pour faciliter leurs études, le campus connecté d’Hajangoua en accueille certains en leur mettant à disposition matériel et suivi pédagogique. Ce mercredi, vingt ont fait leur rentrée.

Vingt étudiants, dont onze pour la première fois, ont fait leur rentrée au campus connecté ce mercredi matin, à Hajangoua, dans la commune de Dembéni. Initiée en 2021 par la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) et remis à neuf cette année pour la somme de 300.000 euros, cette structure permet à celles et ceux inscrits dans un cursus à distance de pouvoir suivre les cours en visioconférence avec du matériel adapté, et surtout avec une équipe pédagogique en appui. « Ce campus permet d’accéder aux formations dans le supérieur et de bâtir un projet professionnel sur mesure », insiste Sitirati Mroudjae, vice-présidente en charge de la Formation et de l’Enseignement supérieur de l’intercommunalité. Avec un taux de chômage qui s’élève à 37% sur l’île, elle affirme que ce dispositif y a toute sa place, en citant en exemple les deux embauches qui ont déjà eu lieu parmi la dernière promotion de quatorze étudiants. On en retrouve de tous les cycles et de différentes filières comme le droit, la communication, la gestion ou encore la comptabilité, tant que le diplôme ne peut pas être obtenu dans un cursus en présentiel à Mayotte. Cette année, les locaux s’apprêtent également à accueillir quatre jeunes suivant une formation en orthoptie, qui ont déjà effectué leur première année à l’Université Paris-Diderot.

« Suivre les cours dans un environnement calme »

Quatorze l’an dernier, vingt cette année : le nombre d’inscrits pouvant profiter de ce type de structure est voué à augmenter, pour à terme, atteindre 170 sur l’ensemble de l’île. Car ce dispositif attire, faisant venir à lui des jeunes adultes de Kani-Kéli et même de M’tsamboro. « Suivre mes études ici, à distance, me permet de rester dans mon environnement, alors qu’en métropole, ça peut être compliqué d’être loin de sa famille ou de supporter le climat », justifie          Kalalohy Gaothiee, qui est en première année de licence de lettres. Si elle reconnaît que suivre les apprentissages en visioconférence n’est pas toujours facile pour la concentration, elle s’y fait de plus en plus. Marie, étudiante de master 2 en stratégie et marketing, entame sa deuxième année sur le campus connecté. Sans cet endroit, réussir ses études serait compliqué pour la mère d’enfants en bas âges. « Chez moi, je ne peux pas travailler. Ici, je peux suivre les cours dans un environnement calme et profiter des nouvelles salles, du nouveau matériel », indique-t-elle.

Pour offrir davantage une vie universitaire à celles et ceux qui peuvent paraître isolés derrière leurs écrans, des activités sont déjà et vont être mises en place, comme un club de shimaoré, différentes sorties culturelles ou encore des virées en bateau.