Depuis le mois de septembre, les élèves de 3ème du collège de Dembéni travaillent à la confection d’œuvres engagées sous la forme de salouvas de carton et de papier. Ces travaux mettent en lumière la lutte des mahorais contre le Covid-19. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un enseignement pratique interdisciplinaire qui a pour thématique le coronavirus et qui mêle des cours de sciences de la vie et de la terre, de français et d’arts plastiques.
“Nous nous sommes inspirés des travaux de Mary Sibande, une artiste sud-africaine qui utilise le vêtement comme outil de dénonciation.” En prenant exemple sur des pièces déjà existantes, les collégiens de Dembéni abordent des notions artistiques et historiques afin de devenir eux-aussi des artistes engagés. “Je voulais leur montrer que l’art n’est pas seulement décoratif, mais qu’il peut aussi permettre de faire passer un message. Je voulais que ce projet puisse valoriser la culture mahoraise et le regard des élèves sur eux-mêmes. Leur montrer qu’à leur échelle, ils peuvent aider à lutter contre le coronavirus”, dévoile Nathalie Gyatso, enseignante d’arts plastiques, au moment d’expliquer l’objectif des travaux réalisés avec ses élèves.
Le salouva, une armure, une protection contre le Covid
Makis, hippocampes ou encore Ylang-Ylang, les salouvas des élèves de Dembéni mettent en lumière les richesses de Mayotte sur fond de Covid-19. “Le salouva, c’est un peu comme une armure, ça couvre notre corps et ça nous protège”, lâche fièrement l’un d’eux. Sur l’une de leurs œuvres exposées, une pieuvre retrace le combat mené depuis un an dans le 101ème département et ailleurs… “Elle entoure le corona, elle l’étouffe avec ses bras”, marmonne son voisin. Mais un autre détail, une écharpe sur laquelle est inscrit “Miss corona”, attire l’attention et a pour but de démontrer la force et le courage de toutes et ceux qui ont été touchés durant cette crise sanitaire sans précédent. “La banderole signale l’importance de la personne qui la porte. Ici, cette personne a su se battre contre le coronavirus, elle représente les citoyens de Mayotte qui luttent contre l’épidémie.”
Des travaux divers et une prise de conscience collective
Après avoir étudié le Covid sous toutes ses formes grâce à leurs différents professeurs, ces élèves de 3ème affirment aujourd’hui connaître les dangers du coronavirus. “Avant, on ne portait pas forcément le masque et on ne respectait pas les gestes barrières. Maintenant, on fait attention et on essaie de sensibiliser nos familles.” Grâce à leurs cours, les collégiens se sentent responsables de la santé de ceux qui les entourent. Au point de se confronter aux deux injections lorsque les centres de vaccination seront ouverts aux moins de 18 ans ? Un “oui” unanime résonne dans la pièce de l’établissement scolaire. La prévention des risques sanitaires autour du projet “Mayotte se bat contre le corona’- Art engagé” semble fonctionner et offre la possibilité aux jeunes mahorais de s’exprimer par le biais de réalisations artistiques.