Une transition écologique portée par des jeunes

Une première à Mayotte, ce mercredi, un CIJTE (conseil intercommunal des jeunes pour la transition écologique) a vu officiellement le jour en Petite-Terre. Ils sont seize jeunes à composer cette nouvelle assemblée sous la présidence d’Archadi Abassi, qui a décidé d’élever la transition écologique au rang de grande cause locale dans les communes de Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi. De jeunes élus qui ont de la suite dans les idées, preuve qu’ils ont bien intégré l’enjeu qu’ils portent désormais sur leurs épaules.

une-transition-ecologique-portee-par-des-jeunes
Le maire de Dzaoudzi-Labattoir, Mikidache Houmadi, s’est félicité de la concrétisation de cette initiative.

Ils sont au total seize jeunes garçons et filles, âgés de 10 à 14 ans, à composer le premier Conseil intercommunal des jeunes pour la transition écologique (CIJTE) sur Petite-Terre. La cérémonie officielle d’installation s’est tenue ce mercredi 21 août à Pamandzi, dans la salle « Kham’s » (du nom d’un célèbre jeune comédien et réalisateur tragiquement décédé dans un accident en mer il y a quelques années) sous la présidence d’Archadi Abassi, président en exercice de l’intercommunalité de Petite-Terre. Étaient présents de nombreux élus communautaires, des maires (ou représentants) des communes de Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi, Mikidache Houmadi et El-Amine Abdouroihamane, Chloé Mbutom chargé de mission développement durable auprès du service général pour les affaires régionales (Sgar) représentant la préfecture de Mayotte. À noter aussi la présence du sénateur Saïd Omar Oili, du principal du collège Zéna M’déré de Pamandzi, de parents des élèves et d’agents de l’intercommunalité de Petite-Terre.

Dans son allocution de bienvenue, Archadi Abassi a expliqué à l’assistance que le CIJTE est une instance créée à l’échelle nationale depuis 2016 dans le but de sensibiliser les jeunes aux enjeux de la transition écologique, du développement du territoire et du fonctionnement des collectivités locales dans la défense de l’environnement. Il s’est adressé à ses tous nouveaux collègues en herbe avec solennité en leur rappelant que « la planète est menacée par le dérèglement climatique, Mayotte est menacée de submersion ». Il a poursuivi à leur adresse, « vous êtes l’avenir de Mayotte, vous êtes notre espoir pour léguer aux générations futures une île plus propre qu’elle ne l’est actuellement ».

Une écharpe remise aux jeunes élus

Sous l’impulsion de Chamsia Mohamed (élue référente en la matière), la communauté de communes de Petite-Terre s’est engagée dans une politique volontariste de transition écologique à travers un plan climat air énergie territorial, un Contrat de relance et de transition écologique, un programme Nature en ville et Action Cœur de Ville. Cette dernière explique que « l’ambition de la communauté de communes est de bâtir son territoire autour d’une politique durable en matière d’environnement, de mobilité, de planification territoriale, d’énergie, de déchets et d’activités économiques ».

Après que les différents orateurs ont décliné en détails les ambitions de l’intercommunalité en matière de défense et de préservation de l’environnement, du rôle du CIJTE et des différentes attentes qu’ils fondent sur lui, chacun des « jeunes conseillers communautaires » s’est vu remettre son écharpe tricolore d’élu en exercice. Un moment plein d’émotions qui a permis à tous de décliner en quelques mots les raisons de leur engagement en faveur de la transition écologique et les objectifs qu’ils entendent défendre au cours de leur mandature. « Je suis une Mahoraise et je suis lasse de devoir me boucher le nez pour circuler dans ma ville à cause des odeurs des déchets qui jonchent les rues, de la poussière, de ne pas pouvoir me baigner tranquillement dans les eaux de notre magnifique lagon couvertes de détritus rapportés par l’océan, etc… », a décliné la plus âgée (14 ans) des jeunes conseillers communautaires sous les applaudissement de l’assistance, tandis que sa voisine annonçait précédemment s’être engagée pour défendre « le maintien de l’aéroport à Pamandzi » sous le regard admiratif des parents présents dans la salle. Les services de l’État représentés par Mme Chloé Mbutom ont pris acte de toutes ces déclarations de bonnes intentions avec l’espoir qu’elles se concrétisent prochainement en actions véritables que la préfecture de Mayotte entend pleinement accompagner.

Journaliste politique & économique

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1110

Le journal des jeunes

À la Une