Le rectorat a décidé de rendre un nouvel hommage à Samuel Paty, l’enseignant assassiné le 16 octobre 2020, en baptisant la salle de conférence en son nom. Un message symbolique selon le responsable de l’académie, Gilles Halbout, pour qui ce lieu de réunion représente la liberté d’expression. À travers cette inauguration, le recteur espère donner des idées aux maires et aux chefs d’établissements scolaires.
« Professeur d’histoire-géographie et d’enseignement moral et civique, assassiné pour avoir enseigné et défendu les valeurs de la République dont la liberté d’expression ». La salle de conférence du rectorat arbore fièrement depuis ce lundi le nom de Samuel Paty, victime du terrorisme islamiste le 16 octobre 2020. Une pièce « qui nous rassemble » au sein de laquelle « sont prises les grandes décisions » et où « nous rencontrons le corps enseignant et les organisations syndicales », déroule le recteur, Gilles Halbout, qui invite au passage les maires et les chefs d’établissement à suivre cet exemple. « Il faut que ce soit une démarche collective de l’ensemble de la communauté éducative. »
En plus de la plaque commémorative, un portrait de l’enseignant, « que l’on sent pleinement impliqué devant ses élèves », trône à deux pas de la porte d’entrée. « Il nous accompagnera dans l’ensemble de nos travaux », insiste le responsable de l’académie. À travers la mémoire du quadragénaire, il apparaît essentiel à ses yeux de « nous forger un esprit éclairé, notamment sur les sujets plus sensibles », pour que le message de laïcité partagé à l’intérieur des écoles, des collèges et des lycées ait davantage de poids à l’extérieur de leurs murs. « Nous avons des formes de séparatisme, comme les rivalités entre les villages. Notre travail à nous tous est d’éveiller les consciences. »
La notion d’autorité en danger
Cet hommage est également une manière de rappeler le rôle et la place des enseignants, qui incarnent ni plus ni moins l’institution scolaire. « Ils doivent être toujours et pleinement respectés. Nous devons veiller à leur sécurité et à ce qu’aucun d’entre eux ne soit arrêté dans le cadre de ses missions. » Or, la notion d’autorité commence petit à petit à se déliter dans le 101ème département… En témoignent les caillassages et les règlements de compte fréquents aux abords de certains établissements scolaires. Mais aussi plus récemment dans les salles de classe.
Face à cette menace de plus en plus insistante, à Mayotte comme partout ailleurs, toutes les académies de France ont pour mission de former tous les personnels de l’Éducation nationale au cours des quatre prochaines années « pour que chacun sache quoi faire et comment réagir quand il se sent attaqué. Car nous pouvons vite être pris au dépourvu ». Et ainsi d’assurer la transmission des valeurs de la République. Comme s’y était tant attaché Samuel Paty.
28 auditeurs en déplacement à Mayotte la semaine du 15 novembre
Alors qu’elle prépare un diplôme universitaire « Valeurs de la République », la promotion Jean-Pierre Chevènement à l’institut des hautes études de l’éducation et la formation de Poitiers se rend à Mayotte à partir du 14 novembre dans le cadre d’une mission extérieure sur la thématique de la laïcité, de l’égalité hommes-femmes et des violences sexuelles. « Ils viennent une semaine et ont un programme bien chargé », précise Stéphane Planchand, conseiller technique établissements et vie scolaire.