Repas à 1 euro, places en licence, future antenne du CROUS : le CUFR et le Rectorat s’engagent pour les jeunes de Mayotte

Le directeur du CUFR, Aurélien Sir, le recteur, Gilles Halbout, le sous-préfet, Jérôme Millet et le maire de Dembéni, Moudjibou Saidi, faisaient le point sur les aides apportées aux étudiants depuis le début de la crise sanitaire. L’occasion de présenter aussi les nouvelles mesures prises dans le cadre du plan gouvernemental « 1 jeune 1 solution ».

De 2,75 à 1 euro. La différence peut paraître mince, mais pour les étudiants en situation de précarité sur le territoire, elle est considérable. “Même ceux qui ne venaient pas avant, maintenant ils viennent, parce que les parents peuvent leur donner au moins un euro pour manger”, constate Laouia en déchirant l’opercule de sa Danette au chocolat. En guise de plat, l’étudiante en biologie a pu déguster une cuisse de canard et quelques légumes pour un prix dérisoire. Pas mauvais, en plus !

Dans le département le plus pauvre de France, les étudiants n’ont pas échappé à la crise sanitaire ou à ses conséquences économiques : 217 élèves du centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte (CUFR) ont reçu l’aide alimentaire d’urgence pendant le confinement, pour un total de 334 bons distribués par l’université. Alors depuis lundi 15 mars et le retour des étudiants sur les bancs de la fac, le CUFR a mis en place le dispositif des repas à un euro. Cette mesure sociale, initialement prévue pour les boursiers, a été étendue à tous les étudiants de France, qui peuvent bénéficier, depuis le 25 janvier 2021, de deux repas par jour à ce tarif imbattable, et ce pendant toute la durée de la crise sanitaire.

 

Une antenne locale du CROUS en prévision

 

Faut-il s’en étonner, à Mayotte, ce coup de pouce a connu un petit retard à l’allumage… alors même que “chaque année, le CUFR compte 50% d’étudiants boursiers contre 28% en métropole”, rappelle Aurélien Siri, son directeur. La faute d’une absence d’antenne locale du CROUS dans le 101ème département, structure qui gère ce dispositif dans l’Hexagone. Aurélien Siri y voit un “souci d’égalité”. “Il faut permettre le déploiement des dispositifs nationaux à Mayotte et nous avons pu avoir l’accord du centre national des œuvres universitaires, malgré l’obstacle que représente l’absence du CROUS”, explique-t-il. La bonne nouvelle, c’est que le dispositif pourrait bientôt débarquer sur l’île, sous la forme d’un CROUS océan Indien, via “une extension de celui de La Réunion”, annonce le recteur Gilles Halbout. L’antenne locale pourrait voir le jour à la rentrée prochaine.

 

Le plan à 7 milliards d’euros du gouvernement

 

Outre ces repas à 1 euro, le directeur du CUFR, le recteur, mais aussi le sous-préfet et secrétaire général adjoint à la préfecture, Jérôme Millet, et le maire de Dembéni, Moudjibou Saïdi, étaient réunis ce jeudi pour présenter les mesures prises à destination des étudiants dans le cadre du plan du gouvernement « 1 jeune 1 solution ». Annoncé par le premier ministre Jean Castex le 23 juillet 2020, ce plan prévoit un budget de 7 milliards d’euros, pour accompagner les jeunes dans la formation, l’apprentissage et l’insertion professionnelle.

Parmi les nouveautés à Mayotte, un diplôme universitaire post-bac va pouvoir bénéficier du label “Passeport pour réussir et s’orienter” (PaRéO), qui consiste en une année pour permettre aux bacheliers de préciser leur projet d’études ou d’orientation professionnelle ; dès la prochaine rentrée, un nouveau diplôme étudiant entrepreneur va ouvrir ses portes à tous les bacheliers ou étudiants de moins de 28 ans avec un projet de reprise ou de création d’entreprise ; et une passerelle a aussi été mise en place cette année pour les élèves en classe préparatoire qui souhaitent s’orienter vers une licence. En tout, 109 places supplémentaires vont se débloquer sur Parcoursup, pour un total de 584, contre 475 en 2020.

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