Dans le 1er degré, le rectorat recense quelque 61.079 inscriptions en ce jour de rentrée scolaire, un chiffre en augmentation par rapport à l’année dernière. Pour autant, le responsable de l’académie, Gilles Halbout, continue d’appliquer à la lettre la feuille de route, à savoir développer le plan « dire, lire, écrire », conforter le plurilinguisme et développer le périscolaire.
Ce mercredi 24 août rime avec rentrée scolaire dans l’académie de Mayotte. L’occasion pour le recteur de faire la tournée des popotes. Direction trois établissements scolaires de Mamoudzou – Cavani Sud, Bonovo et Passamaïnty Mhogoni – en compagnie du maire de la ville chef-lieu, Ambdilwahedou Soumaïla. « Et lui, vous le connaissez ? », demande Hamiyati Chytti à ses nouveaux élèves de CP en désignant le premier magistrat. « Vous l’avez déjà vu à la télé ? C’est lui qui s’occupe de l’école… » En binôme avec sa collègue Nouria Halimo, chacune s’occupe de 14 enfants. « C’est une année charnière », prévient Gilles Halbout. « Oui, ils vont apprendre à lire et à écrire », lui répond-elle, quelques secondes avant de terminer la visite de l’enceinte et de retourner en classe.
Pour cette première journée, le rectorat comptabilise pas moins de 61.079 inscrits dans le 1er degré. C’est 3.109 de plus par rapport à l’an dernier. Priorité de Gilles Halbout face à cette affluence ? Mettre le paquet sur le plan « dire, lire, écrire ». Pour cela, un containeur rempli de 10.000 bouquins doit prochainement arriver à Mayotte. « Chaque élève aura une méthode unifiée et partagée. Puis, nous ferons du travail différencié avec ceux qui ont ou non des difficultés. » Sans oublier la mise en place de groupes de « besoin » dès le CE1. « Je ne souhaite plus entendre que des familles ne veulent pas envoyer leurs gosses à l’école car le niveau est trop bas. »
Plurilinguisme et périscolaire
À la différence de l’enseignement en métropole, le 101ème département aspire à conforter l’apprentissage du plurilinguisme, en vogue depuis maintenant deux ans, pour « mieux appréhender la langue ». Sur ce point, « nous sommes hors de la pédagogie classique », mais cela permet de créer des passerelles entre le français et le shimaoré, notamment chez les plus jeunes.
Autre préoccupation : le développement et la généralisation de l’offre de périscolaire (voir l’article sur le grand séminaire qui s’est tenu le 18 août). « Il faut arrêter la citadelle assiégée », prévient Gilles Halbout. « Il faut proposer des activités avant la première sonnerie, pendant la pause méridienne et durant les vacances scolaires pour empêcher l’oisiveté. » Un choix qui revient directement aux municipalités, qui doivent former des animateurs et construire des infrastructures dignes de ce nom telles que des salles de spectacle et des terrains de sport.
Concernant l’engagement des communes, le motif de satisfaction de cette rentrée scolaire se dessine plutôt du côté de l’entretien des locaux, une compétence qui leur revient directement ! « Il y en avait certaines que nous stigmatisions par le passé au sujet de la vétusté de certains établissements. Nous notons une évolution positive », admet le responsable de l’académie. « Tout le monde progresse, mais cela doit s’inscrire dans la durée ! »
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.