Alors que l’inflation atteint près de 4% en France, le gouvernement a annoncé le dégel du point d’indice des fonctionnaires. Une revendication portée depuis des années par les syndicats d’enseignants qui appelaient jeudi 17 mars à une grève nationale. L’objectif ? Entamer dès à présent les dialogues autour de cette revalorisation salariale.
“L’inflation s’envole et le dégel du point d’indice devient une urgence.” Réunis dans leurs locaux de Kawéni, le secrétaire et co-secrétaire de la fédération syndicale unitaire (FSU) de Mayotte, Henri Nouri et Anssiffoudine Port Saïd évoquent les différentes problématiques auxquelles les enseignants se retrouvent confrontés au sein du 101ème département. Partageant les revendications nationales, les syndicalistes ajoutent à celles-ci les difficultés liées à l’insécurité, les sureffectifs, le manque d’attractivité ou encore la stabilisation des personnels éducatifs. “Chirongui, Combani, le Nord… Aucun endroit n’est épargné et nos collègues doivent composer avec ces problématiques affectant la qualité de l’enseignement et la scolarité des élèves”, se désole Henri Nouri.
Salaires et conditions de travail
Si le dégel des salaires des fonctionnaires se pose comme une évidence pour les syndicats, ceux-ci craignent d’être encore une fois lésés. “Nous voulons une revalorisation à hauteur de l’inflation a minima. C’est-à-dire 4%”, affirme Henri Nouri. Évoquant quant à lui une mesure “urgente”, Bruno Dezile, représentant de la CGT Éduc’action à Mayotte souhaite également redorer le blason du métier d’enseignant sur l’île en “améliorant leurs conditions de travail.” Si tous semblent s’accorder sur les changements à apporter au système éducatif au niveau national et local, le rectorat affirme accomplir sa part du travail. “Nous sommes en dialogue constant avec les organisations syndicales », rappelle le recteur de l’académie, Gilles Halbout. À l’écoute des personnels et sur le terrain, les représentants locaux de l’Éducation nationale ont établi une feuille de route de projets à venir et “y travaillent”.
Retraite et droits
Particularité mahoraise, beaucoup d’enseignants ne possèdent pas de certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré (CAPES) ou de Master métier de l’enseignement, de l’éducation (MEEF). Ces professeurs contractuels ne sont alors pas soumis au même régime que leurs collègues titulaires. Parmi les doléances de la SNUIPP-FSU, un plan de titularisation et l’instauration de la cotisation à la retraite complémentaire publique (IRCANTEC) pour les contractuels se posent comme des priorités. “Nous attendons des mesures fortes pour stabiliser les professeurs à Mayotte”, détaille Anssiffoudine Port Saïd. Des revendications qui viennent s’ajouter à l’indexation pour tous les agents de la fonction publique à 53 % comme sur l’île de la Réunion. Des demandes qui devraient, période électorale oblige, être étudiées d’ici la fin du quinquennat.