Ce jeudi matin, le collège de Kwalé a accueilli dans ses murs des délégations de l’École supérieur de journalisme (ESJ) de Lille et de l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Lyon, ainsi que des élèves élus du conseil académique de la vie lycéenne. Ce moment d’échanges a eu lieu dans le cadre des cordées de la réussite, était avant tout une rencontre consacrée à un partage d’expériences entre les étudiants et les lycéens mahorais.
Le moment est bien choisi. Les élèves de terminale ont jusqu’au 9 mars pour poursuivre leur réflexion et formuler leurs vœux sur la plateforme Parcoursup. « Vous êtes à l’âge de faire des choix, il faut tout de même relativiser sur l’aspect irréversible de ce choix », lance aux élèves François Rousset, enseignant-chercheur, directeur des études département génie énergétique et environnement à l’Insa de Lyon. C’est donc pour les aider dans leurs choix, mais aussi susciter des vocations et les encourager dans leurs parcours d’études supérieures qu’a lieu les rencontres avec des établissements prestigieux de métropole. Pendant deux heures, les échanges sur les formations de journaliste ou ingénieur, accompagnés de témoignages étaient riches et ont permis d’évoquer les potentielles difficultés auxquelles les élèves mahorais pourraient être confrontés.
Les cordées de la réussite sont un partenariat entre une « tête de cordée » qui est un établissement d’enseignement supérieur et des établissements dits « encordés », qui sont des collèges ou des lycées. L’objectif ? Faire se rencontrer des étudiants et des élèves afin d’échanger sur leur parcours de formation et leur parcours d’insertion professionnelle. Actuellement, dix-neuf têtes de cordées sont comptabilisées sur l’île. « L’idée est d’avoir une diversité de têtes de cordées afin d’ouvrir le champ des possibles à nos jeunes lycéens et collégiens », explique Sylvie Malo, déléguée régionale académique à l’information et à l’orientation. Le programme pour les deux délégations était double. D’une part, « les délégations ont rencontré les établissements qui sont encordés, pour lesquels un projet pédagogique est mis en place », ajoute la déléguée. D’une autre part, dès que l’occasion était présente, les étudiants et encadrants des délégations rencontraient les élèves du second degré de l’île. Ce qui fut donc le cas ce jeudi matin au collège de Kwalé, où une douzaine d’élèves élus du CAVL ont pu échanger avec les étudiants et encadrants de l’INCA de Lyon et de l’ESJ de Lille. « Les lycéens du CAVL ont une place importante, car ils vont pouvoir relayer auprès de leurs camarades les informations entendues ici », poursuit-elle.
Susciter l’ambition scolaire
« Comment s’est passée l’arrivée en études supérieures ? », s’interroge l’une des lycéennes. Pour répondre à cette question, Elwafa Hamidi, étudiant en deuxième année à l’INSA Lyon et ancien élève de la cité du nord, raconte une anecdote sur son début de parcours. « En terminale, j’avais l’habitude que le professeur me dise « vous pouvez recopier » et lors de mon premier cours à l’institut, j’attendais et il n’a rien dit, et à ce moment-là j’ai remarqué que mes camarades avaient écrit des pages et de pages ». Un manque de prise de note qui l’a amenée à voir ses notes chuter. « A cause de mon manque de rigueur, j’ai accumulé du retard pendant des semaines », ajoute-t-il. Mais, finalement « j’ai réussi à obtenir un 18 », lance-t-il fièrement. Pour Lucie Campoy, étudiante en deuxième année à l’ESJ de Lille, « il faut s’habituer et réapprendre à travailler ». Afin d’encourager les élèves à s’engager dans des cursus d’études supérieures, Laurence Gaiffe, responsable opérationnelle-éducation aux médias et à l’information à l’ESJ de Lille, affirme que prendre une décision pour son avenir scolaire « est un choix, mais en cas de soucis, la réorientation est toujours possible. Tout ce que vous réalisez et apprenez, vous nourrit ».